Muret : l'usine Chimirec pourrait ouvrir d'ici la fin du premier semestre 2020, d'après le directeur général

La préfecture a autorisé l'usine Chimirec à s'installer à Muret, malgré la gronde des habitants et des maires des communes voisines. Nous nous sommes entretenus avec Didier Gauthier, le directeur général du groupe Chimirec pour savoir où en est ce projet controversé. 

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Où en est le projet Chimirec à Muret ?

Nous avons reçu un arrêté préfectoral d’autorisation le 1er juillet nous permettant d’envisager le lancement des travaux avant tout début d’activité. Actuellement, nous avons des architectes qui regardent le sujet de façon à ce que les prescriptions constructives puissent être mises en œuvre.



Quand les travaux seront-ils terminés ?

A la fin du premier semestre de l’année prochaine, nous serons en capacité de démarrer l’activité.


Quelle sera la taille de cette usine ?

C’est un site qui est de l’ordre de quatre hectares. C’est une ancienne friche industrielle avec quelques petits soucis au niveau de la qualité des eaux. Nous souhaitons réhabiliter cette friche suivant nos propres critères, de façon à en faire un site qui comprendra des réservoirs, des alvéoles, pour séparer les différents apports qui se feront au jour le jour. Il y a dans l’arrêté des précisions sur les volumes que nous ne devons pas dépasser. Nous avons décidé de fonctionner en deux étapes, de réduire sensiblement les volumes autorisés le 1er juillet afin de faire une « opération démonstration » pour ensuite, au fil du temps, nous positionner sur l’objectif final d’ici 2 ou 3 ans, avec des capacités de stockage de 500 m3 avec des alvéoles qui contiendront diverses substances. Cela reste conforme à ce que l’on trouve dans ce genre d’installation qui est un transit. Il s’agit de recueillir des déchets qui sont dans les garages, les cuisines, d’en assurer le tri pour ensuite les envoyer dans les meilleures filières de recyclage ou de valorisation.


Quels sont les déchets concernés ? Sur votre site, on lit 70% de déchets de garage, 10% de déchets de ménage et 20% de déchets industriels.

C’est bien ça. Les déchets industriels, c’est, par exemple, de la peinture, des graisses, tout ce qui tourne autour de l’industrie automobile comme je m’y suis engagé auprès de la municipalité. L’activité essentielle ce sera des filtres à huiles, des huiles usagées, des piles, des accumulateurs, des tubes néons, des lampes usagées, des déchets électroniques, des aérosols, des liquides de refroidissement, des eaux souillées.


Est-ce que cette usine sera classée Seveso à l’avenir ?

Parler Seveso est inexact. Plus de cent fois, nous l’avons dit : nous ne sommes pas Seveso et nous sommes loin de l’être ! Nous sommes en-dessous des seuils qui permettent un quelconque classement. Compte tenu des quantités stockées et des modalités mises en place, les résultats ont montré que c’était acceptable. Nous sommes à cent lieues des quantités et des natures des produits stockés à l’usine Lubrizol, par exemple. Tous les services consultés se sont prononcés favorablement. C’est pour ça que nous avons obtenu l’accord le 1er juillet dernier.


Les maires que nous avons rencontrés nous ont parlé d’un calibrage pour ne pas être classé Seveso et ne pas éveiller les consciences des populations pour éviter les craintes. Que leur répondez-vous ?

Ceci est inexact, nous n’avons pas du tout joué avec la réglementation. Les volumes que nous avons sollicités correspondent au site sur lequel nous envisageons de travailler. Nous n’avons rien masqué. Les niveaux nous permettront d’exercer normalement nos activités à Muret. Cela permettra d’alléger très sensiblement notre site de Carcassonne puisqu’aujourd’hui près de 70% des déchets de cette usine viennent de la région toulousaine.


Le maire de la commune de Saubens, juste à côté de Muret a peur d’un accident comme il est arrivé à l’usine Lubrizol à Rouen, notamment à cause du stockage des huiles. Comprenez-vous ces craintes ?

Bien sûr. A Lubrizol, il y a eu un effet domino car un dépôt situé à côté de l’usine a été affecté. Cet effet domino ne nous concerne en aucun cas car il n’y a pas de telle activité autour de notre site. Donc d’une part, le contexte est radicalement différent. D’autre part, les substances ne sont pas du tout de la même nature, à part les huiles, c’est vrai. Les quantités sont très modestes en comparaison avec Lubrizol. Ce que nous stockerons au grand maximum représente 10% de ce qui pouvait être stocké à l’usine Lubrizol. Nous savons que le risque zéro n’existe pas mais nous savons aussi que nous connaissons notre métier et nous prenons toutes les dispositions pour que quoiqu’il arrive, ce soit strictement confiné.


Ce même maire ne comprend pas pourquoi sa commune n’a pas été prise en compte dans les études de risques. Pourtant, à Saubens, de l’autre côté de la Garonne, il y a une école élémentaire qui se situe à 1400 m de votre usine. Pourquoi cela n’a-t-il pas été pris en compte ?

C’est un dossier qui a fait l’objet d’une enquête publique. Dans ce dossier, tous les établissements recevant du public et les habitations ont été repérés avec indications des distances et parallèlement les résultats des études de risques. Lorsqu’elles ont été réalisées, tout a bien été pris en compte. Le problème a d’ailleurs été posé pour la prison qui se trouve à 1000m. Il a été démontré que les risques d’exposition n’étaient pas atteints.

Nous ne souhaitons pas nous mettre au milieu d’un no man’s land. L’objectif est d’être au plus près des clients pour assurer les ramassages qui s’imposent dans les meilleures conditions possibles. Il ne faut pas oublier que le risque premier, c’est le risque ménager. Il y a un nombre considérable d’accidents et de morts lié au risque ménager. Quand nous faisons la collecte des déchets étiquetés "dangereux" que nous avons dans nos cuisines et dans nos garages, j’espère que nous contribuons un peu à limiter le risque ménager. Nous sommes tout près d’une activité d’intérêt général. En toute modestie, c’est comme cela que nous le percevons. Donc, il faut que nous soyons exemplaires et nous essayons de tout faire pour l’être. 

 
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