« Nous sommes les oubliés » : les étudiants en STAPS de Toulouse dénoncent leurs conditions de travail dégradées

Des locaux vétustes, des infrastructures vieillissantes et parfois dangereuses, un manque de personnel enseignant et administratif, les étudiants en STAPS de Toulouse manifestent ce 22 septembre pour dénoncer leurs conditions de travail au sein de la faculté des sports.

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Il s’agit d’un mouvement national de mécontentement des étudiants STAPS, mais ceux de Toulouse se sentent particulièrement mal lotis.
 

Depuis 2015, la seule chose qui a changé, c’est le nom de la faculté alors que nos conditions d’études sont particulièrement difficiles ! »

Gabriel Rautureau, vice-président en charge de la représentation étudiante STAPS

Ils se sont donné rendez-vous ce jour, 22 septembre 2021, pour un rassemblement en direction du Rectorat de Toulouse, afin de dénoncer leurs conditions d'apprentissage particulièrement dégradées depuis quelques années.

Un manque de personnel enseignant et administratif

Le personnel enseignant et administratif fait défaut au sein de la filière STAPS. 63 enseignants titulaires sont affectés pour faire cours à 2000 étudiants.
En 2020, cinq départs à la retraite ont été enregistrés, mais un seul poste a été remplacé.

Du côté de l’administration, même son de cloche. Il faudrait onze personnes pour gérer l’organisation et la préparation des examens, ils sont seulement six, avec les départs à la retraite non remplacés, les mutations, et même un décès. Résultat, ce sont les professeurs, déjà en sous-nombre, qui doivent gérer les tâches administratives.

Nathan, représentant de l’association nationale des étudiants en STAPS (ANESTAPS) raconte son quotidien :
« Nos profs font parfois 18h par jour pour tout gérer par eux-mêmes ! Si on se bat, c’est pour eux parce qu’ils ne sont plus en capacité de le supporter et aussi pour nous, parce qu’ils n’ont pas les moyens de nous offrir de bonnes conditions d’enseignement. On se bat pour avoir les moyens de faire tourner la machine ! »

À Rennes, il n’y a pas eu de rentrée STAPS parce que la filière est fermée ! La même menace pèse à Toulouse , il y a urgence, nous ne sommes pas sûrs du tout de pouvoir finir l’année ! »

Nathan Lhotellier, membre de l'ANESTAPS

Des infrastructures vétustes et inadaptées

Et manque de chance, ce ne sont pas les installations qui relèveront le niveau. Les locaux sont vieillissants, les infrastructures en mauvais état.

« La piste d’athlétisme a un surnom chez nous : le « temple des périostites » ! (petites bulles d’air sur la paroi du tibia qui sont douloureuses lorsqu’elles éclatent). Le revêtement est si dur et impraticable qu’il en est dangereux. Il y a de l’herbe qui y pousse, des trous... Lorsqu’il pleut, c’est une véritable patinoire, faire des sauts est un suicide ! »

Nathan Lhotellier, membre de l'ANESTAPS

Par ailleurs, les étudiants dénoncent les bâtiments non-conformes aux règles incendie, des amphithéâtres inadaptés et inconfortables « avec des bancs en bois qui sont une torture pour le dos ».

« Plein le dos » est d’ailleurs le ressenti général : « Nous sommes les oubliés ! On est des bons petits soldats quand l’université a besoin de nous, mais il n’y a aucun retour ».

Entre la lassitude et l’inquiétude pour la poursuite de l’année scolaire, il y a aussi la colère. Les jeunes de la filière STAPS ont récemment appris de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, qu’ils n’auraient pas perçu l’intégralité du budget qui aurait dû leur être alloué, mais seulement 50%.

Manifestation au Rectorat

Ils étaient plus de 500, selon la Police, à se joindre à la manifestation, ce jour à 14h, à Toulouse, pour dénoncer ces conditions d’apprentissage.

manifestation étudiants staps

Les étudiants en STAPS souhaitent obtenir le déblocage de six postes d’enseignants, au minimum quatre pour le personnel administratif ainsi que l’accélération du plan de réaménagement des infrastructures. Un rendez-vous en visioconférence est calé entre les représentants des étudiants et le Rectorat de l’Académie de Toulouse.

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