L'observatoire de la qualité de l'air présentait ce 13 octobre son bilan relatif à la présence de pesticides dans l'air en Occitanie sur la période 2020-2021. Dans le Lauragais, la concentration de ces substances explose. Et partout dans la région, des "perturbateurs endrocriniens probables" sont fréquemment retrouvés.
L'observatoire de la qualité de l'air a dévoilé ce 13 octobre son bilan de la période 2020-2021 concernant la présence de pesticides dans l'air en Occitanie.
Comme les années précédentes, cinq lieux de vie à proximité de champs ont été analysés. Deux sont dans l’Aude et le Gard, où prédominent les cultures viticoles. Deux autres dans le Tarn-et-Garonne et les Pyrénées-Orientales, classés comme "polycultures", c’est-à-dire où l’on cultive des produits variés. Enfin, le cinquième et dernier site étudié se trouve dans le Lauragais, en Haute-Garonne, où l’on trouve des grandes cultures.
29 pesticides identifiés dans l’air en Occitanie
Dans toute la région, 29 molécules différentes ont été identifiées dans l’air. Les herbicides sont majoritaires (11 molécules), suivis par les fongicides (10 molécules) puis les insecticides (8 molécules).
Record de concentration de pesticides dans l’air dans le Lauragais
La concentration de pesticides dans l’air est stable ou en baisse, sur quatre des cinq sites étudiés. Il n’y a que dans le Lauragais où la part de ces produits dans l’air augmente et atteint même un record. La concentration annuelle dans l’air y a doublé depuis la période 2019 / 2020, comme le montre ce graphique.
Selon ATMO, cette forte hausse peut s’expliquer par un recours plus important à un herbicide, le prosulfocarbe, utilisé à l’automne pour désherber les champs de céréales.
4 molécules très souvent identifiées dans la région
Concernant les pesticides les plus fréquemment trouvés dans les relevés effectués, ils restent les mêmes que les années précédentes. Il s’agit de deux herbicides, le Pendimethaline et le S-Métolachlore, d’un fongicide, le Folpel et d’un insecticide, le Lindane.
Le Lindane est pourtant interdit depuis 1998. Si nous le relevons encore aujourd’hui dans l’air que nous respirons, cela s’explique par le fait que ce produit pollue les sols. Lorsque ces derniers sont travaillés par les agriculteurs, le Lindane s’envole et se retrouve alors dans l’air.
Des "perturbateurs endocriniens probables"
D’après ATMO, ce produit, comme les trois autres substances les plus fréquemment relevées dans l’air occitan, est classé comme un "perturbateur endocrinien probable", soit une substance capable de dérégler notre système hormonal et ainsi nuire à notre santé.