Une quarantaine de personnes a occupé les jardins de la basilique Saint-Sernin ce mardi 25 et ce mercredi 26 juillet. Sans-papiers et sans logement, elles étaient auparavant hébergées par l'Etat dans des chambres d’hôtel. Mais les familles se retrouvent à la rue après que la préfecture a mis fin à cette prise en charge.
Ils sont une quarantaine, dont une dizaine d’enfants à avoir passé la nuit dans les jardins de la basilique Saint-Sernin. Ils y sont restés jusqu’à ce mercredi 26 juillet en milieu de journée, après avoir été poussés à quitter les lieux par la police. “Ce qu’on nous dit, c’est soit on quitte les lieux, soit ils procèdent aux contrôles d’identité”, témoigne l’un des bénévoles de Médecin du monde.
La fin de l’hébergement dans les hôtels
Ces personnes sont tous des sans-abris et pour la plupart des sans-papiers. Jusqu’ici, elles bénéficiaient d’un hébergement d’urgence dans des hôtels en Haute-Garonne. Un système développé par l’Etat pendant la crise sanitaire et qui se poursuivait encore cette année. Mais ce système ne satisfaisait personne. Coûts élevés pour les finances publiques, conditions insalubres pour les familles hébergées… Depuis avril, les préfectures françaises ont mis fin à ce système et demandé aux personnes hébergées de quitter les lieux. “Nous ne dénonçons pas la fin du recours aux hôtels”, explique Rémy, le porte-parole du DAL 31 (Droit Au Logement). “Mais là, des personnes ont été remises à la rue, sans leur avoir offert d’autre solution. Et ça, c’est illégal. Nous, nous demandons simplement l’application de la loi.”
Depuis avril 2023, 159 familles ont ainsi été expulsées des hôtels et remises à la rue en Haute-Garonne selon les associations. Soit 344 personnes, dont 124 enfants.
Se regrouper pour ne pas être oublié
Ce mercredi 26 juillet, une trentaine de ces familles sans-abris a décidé, avec les associations qui les accompagnent, de s’installer dans les jardins de la basilique Saint-Sernin pour se faire entendre. “Notre objectif est de nous faire reloger pour mettre les enfants à l’abri et pour pouvoir dormir dignement comme tout le monde et être ensuite régularisé et nous prendre nous-mêmes en charge”, explique le représentant de ces familles, un homme lui aussi à la rue après avoir dû quitter sa chambre d’hôtel. Un moyen aussi d’alerter l’opinion publique et les autorités sur la situation vécue par ces enfants à nouveau sans-abris. “Nous avons des familles avec des enfants en bas âge. Elles se sont regroupées pour être visibles mais là, elles vont être éparpillées”, insiste un bénévole de Médecin du monde. “Ces familles se retrouvent à la rue sans accès à l’hygiène.”
La trentaine de familles a quitté les jardins au milieu de la journée, sans solution d’hébergement.