Les sapeurs pompiers de la Haute-Garonne ont entamé leur 11è jour de grève. Ils rejettent les propositions "insuffisantes" de leur direction. Laquelle menace de sanctions en cas de nouvelles actions spectaculaires.
Place du Capitole recouverte de neige, véhicule-épave brûlé sur le parking de l'état-major du Sdis, déploiement de la grande échelle sur le pont du Stadium lors du match du XV de France contre les Samoa : Emilienne Poumirol, la patronne des pompiers de la Haute-Garonne, n'a pas apprécié les dernières actions spectaculaires de ses soldats du feu, qu'elle juge "intolérables". Elle l'a fait savoir lundi matin sur les ondes de nos confrères de France Bleu Toulouse et lors d'une conférence de presse. Elle a annoncé qu'une enquête était en cours et qu'elle serait suivie de possibles sanctions.Mais la présidente du conseil d'administration du Sdis a également avancé quelques chiffres. Il y aura, selon elle, un total de 29 pompiers recrutés en 2016 auquel il faut ajouter les 39 agents du nouveau Centre de traitement des alertes, là où aboutissent les appels lorsque le 18 est composé. Emilienne Poumirol promet également 12 nouvelles embauches en 2017, le remplacement des 25 départs à la retraite prévus d'ici 2025, la construction d'ici 2020 de 2 nouveaux centres de secours mixtes (où pompiers professionnels et pompiers volontaires travailleraient ensemble) à Blagnac-Aussonne et Montgiscard, la rénovation ou la construction de 8 autres centres entre 2017 et 2019 en Haute-Garonne, et enfin, des évolutions de carrière facilitées.
"Du réchauffé", estime le secrétaire du syndicat CGT des pompiers. Christophe Brunet explique que si le dossier connaît "quelques avancées", notamment en matière d'évolution de carrières et d'effectifs, "elles ne sont pas suffisantes". Les négociations achoppent, selon lui, sur la question du temps de travail et sur celle de l'emploi des pompiers volontaires que les pompiers professionnels sont prêts à accueillir, mais "pas à n'importe quelle condition". Le responsable syndical craint que les sapeurs pompiers volontaires, "payés de 5 à 8 euros de l'heure" servent de "bouche-trous" et constituent de l'"emploi déguisé". Quant au temps de travail, il considère qu'aucune proposition significative ne va dans le sens de sa diminution.
Il y a le budget, on l'entend, explique Christophe Brunet, on nous dit qu'il est constant, mais en Haute-garonne, les pompiers reviennent à 65 euros annuels par habitant alors que la moyenne nationale tourne autour de 90 euros. A un moment, si on veut un service public de qualité, il faut mettre la main à la poche. D'autant que le département connaît depuis 10 ans une croissance démographique annuelle de 15.000 habitants supplémentaires. Ce qui fait rentrer de l'argent. On s'interroge donc parfois sur la bonne volonté des politiques auxquels on a affaire.
Les propositions de la direction seront débattues vendredi en assemblée générale des pompiers. Juste avant la prochaine séance de négociations, lundi 21 novembre, entre les syndicats, leur direction ainsi que des représentants du département, dont dépend le Sdis. D'ici là, la grève symbolique d'une heure par jour, se poursuit, tous les matins entre 7 heures et 8 heures. Et de nouvelles actions coup-de-poing des soldats du feu ne sont pas à exclure. "On essaie de temporiser, assure Christophe Brunet, mais le personnel est vraiment excédé".