Redouane Ikil, l’ancien directeur de l’agence postale de Bellefontaine, condamné à 18 ans de réclusion dans l’affaire de deux braquages de bureaux de poste devrait être rejugé en Algérie. Le franco-algérien ne sera pas extradé.
On se souvient de son absence sur le banc des accusés le dernier jour de son procès en appel. Une chaise vide et un homme en cavale. Il y a tout juste un an, le 5 juillet 2019, Rédouane Ikil, condamné en appel devant la cour d’assises du Tarn à 18 ans de réclusion criminelle pour séquestration et extorsion de fonds en bande organisée avec armes, avait préféré la fuite. Arrêté 7 mois plus tard à Oran par les forces de l’ordre algériennes, le franco-algérien est depuis incarcéré.
A la demande d’extradition formulée, la réponse est non. Même si les deux pays, la France et l’Algérie sont liés par une convention juridique, "le choix est ouvert aux Etats", explique maître Edouard Martial, l’un des avocats de Rédouane Ikil. "Soit l’Etat choisit d’extrader son ressortissant, soit il décide de le juger sur place. Et de ce que je comprends, Rédouane Ikil a choisi d’être jugé en Algérie".
L’Algérie comme la France, peut en effet décider de ne pas extrader ses ressortissants.
Deux braquages, deux procès : un bref rappel des faits
Juin 2017, cour d’assises de la Haute-Garonne : Rédouane Ikil, après trois années en détention provisoire, est poursuivi avec un co-accusé pour deux braquages de bureaux de Poste, précisément pour enlèvement, séquestration, extorsion de fonds avec arme en bande organisée. Le directeur de l’agence est soupçonné d'avoir renseigné les malfaiteurs, voire d'être le commanditaire des braquages, plus de 500 000 euros ont été dérobés en 2012 et 2013. L’homme est acquitté mais le parquet fait aussitôt appel.Juillet 2019, 2ème procès : après 2 années de liberté, Rédouane Ikil est jugé en appel, devant la cour d’assises d’Albi. Il n’attendra pas la fin de son procès. L’homme choisit de fuir. Condamné en son absence à 18 ans de réclusion, un mandat d’arrêt est alors délivré contre lui.
"Il a choisi d’être jugé en Algérie et je le comprends"
Maître Alexandre Martin, qui le conseille depuis le début, précise que son client a pris un avocat en Algérie. "Je vais bientôt me mettre en contact avec ce dernier et je me rendrai sur place."Edouard Martial, un autre de ses conseils ajoute : "je comprends tout à fait qu’il préfère être jugé en Algérie et qu’il s’en remette donc à un avis extérieur sans considérations morales sur le banquier qui a exploité une boîte de nuit. Il espère plus de neutralité."