Dans une étude qui remet en question les anciennes méthodes, quatre chercheurs toulousains démontrent que l'impact sur le climat des émissions de gaz à effet de serre est plus important que prévu. Ils préconisent de lutter de façon plus efficace contre la pollution.
On pourrait résumer cette étude par la question : "Comment la Terre répond au C02 ?", explique Jonathan Chenal, chercheur doctorant au Legos à Toulouse, le Laboratoire d’Etudes en Géophysique et Océanographie Spatiales.
La réponse est sans équivoque : notre planète réagit plus mal que prévu aux émissions de gaz à effet de serre. Plus mal que ce qu'on pensait d'après les précédentes études scientifiques.
Cette nouvelle étude - qui s'intéresse à la sensibilité climatique de la Terre - se distingue des précédentes car elle ne s'appuie que sur des données récentes (depuis 1971).
Cette sensibilité climatique représente "l'augmentation de la température de la surface de la Terre pour un doublement de la concentration atmosphérique de gaz à effet de serre". Conclusion : cette sensibilité se décale vers le haut, elle est supérieure de 0,4 degré à la norme utilisée dans le rapport du Giec 2021.
La surface de la Terre se réchauffe davantage sous l'effet de la pollution au CO2.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
L'étude recommande de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) de façon plus importante, "pour tenir les engagements des accords de Paris (...) et les recommandations du dernier rapport du GIEC."
Les recommandations des accords de Paris sont de maintenir l’augmentation de la température mondiale en dessous de 2°C, "ces recommandations sont donc remises en question dans cette étude", expliquent les chercheurs.
L'étude concerne précisément la période 1971-2017. Elle a été menée par trois chercheurs du Legos , Jonathan Chenal, Benoit Meyssignac, Robin Guillaume-Castel, et un chercheur de Météo France, Aurélien Ribes.