Le Stadium a fait le plein... La première délocalisation depuis un an et demi dans la grande enceinte de Toulouse est un pari gagnant pour le Stade Toulousain, récompensé de son formidable début de saison par la reconquête d'un public. Il affrontera Toulon dimanche devant 32 700 spectateurs.
Sa dernière visite dans l'enceinte habituelle du TFC est un mauvais souvenir pour le Stade Toulousain. En s'inclinant 10 à 8 face au Racing 92 en avril 2017, le club de rugby le plus titré de France avait tiré un trait sur ses espoirs de phase finale, un échec inédit en quatre décennies. Avec 32 700 spectateurs attendus dimanche pour le choc face à Toulon, le Stade renoue avec son public après une saison dernière en demi-teinte et un effritement régulier de la fréquentation depuis son dernier bouclier de Brennus en 2012.
"Le public est en augmentation, avant ce match face à Toulon, d'à peu près 12% par rapport à la saison dernière", s'est félicité ce vendredi le président du club, Didier Lacroix.
Le dirigeant a procédé par étapes. "On avait clairement l'intention de se redonner les moyens de re-remplir Ernest-Wallon (18.500 places, NDLR) avant d'avoir une quelconque velléité de revenir au Stadium", détaille-t-il. "La saison dernière, on l'a rempli cinq fois, depuis le début de la saison deux fois". La reconquête des tribunes est évidemment avant tout tributaire de celle du terrain : l'avènement d'Antoine Dupont, Romain Ntamack ou Julien marchand, de jeunes joueurs à qui Ugo Mola a confié les clés du camion, est un des moteurs de la renaissance sportive.
Rajeuni, le Stade Toulousain joue à un rythme effréné et sans temps mort, et ça marche : invaincu depuis 10 rencontres, le club est idéalement placé en Top 14 (2e) comme en Coupe d'Europe (1er de sa poule).
"Tous nos voyants sont au vert"
"On ressent une dynamique et un affect autour du club. On a une génération de joueurs qui est communicante et c'est pour ça que le public adhère", estime Didier Lacroix. "A date du 24 décembre, les boutiques ont fait plus en termes de chiffre d'affaires que la saison dernière. L'abonnement, les partenariats et le public sont en progression. On remplit le Stadium. Tous nos voyants sont au vert."Dans le vert aussi, les relations avec le TFC, locataire habituel d'un Stadium dont la métropole est propriétaire. Si les relations entre le président du club
de foot, Olivier Sadran, et René Bouscatel, l'ancien président du Stade Toulousain, étaient mauvaises, elles sont désormais "plus qu'au beau fixe" selon Lacroix, issu "de la même génération" que Sadran.
Prochain rendez-vous au Stadium en 2019 ?
Pour revoir les Rouge et Noir dans le grand stade en 2019, il faudra compter sur un quart de finale de Coupe d'Europe à domicile et donc sur un exploit en janvier chez le Leinster. Car Didier Lacroix n'a pas l'intention de multiplier les délocalisations, même si son équipe continue de flamber: "Le Stadium doit rester un moment rare. C'est jouissif car exceptionnel. L'alternance entre Ernest-Wallon et le Stadium doit être une force et rentrer dans une régularité dénaturerait le côté événementiel."
Voir ici le reportage de Sophie Pointaire et Frédéric Desse :