TEMOIGNAGE. Ginette Kolinka, 97 ans, l'une des dernières rescapées d'Auschwitz témoigne devant des collégiens toulousains

Elle a été arrêtée et déportée à l'âge de 19 ans avec plusieurs membres de sa famille qui sont morts à Auschwitz. 77 ans après la libération du camp, Ginette Kolinka continue de témoigner devant la jeune génération. Contre la haine, le racisme et l'antisémitisme.

Sa parole est rare et très écoutée. Ginette Kolinka, l'une des dernières rescapées du camp d'Auschwitz a gardé le silence pendant près de 40 ans. Puis, elle a commencé à témoigner. A 97 ans, elle continue de le faire auprès des jeunes générations, comme ce lundi 16 mai devant des élèves du collège Jean-Pierre Vernant à Toulouse.

Pourquoi continuer de témoigner ? 

J'ai commencé un travail, je continue de le faire. Quand j'ai commencé, je n'avais pas tellement envie. C'était une occasion. Depuis, je suis contente de le faire. Et surtout, les jeunes m'écoutent, attentivement. J'espère qu'ils deviendront des passeurs de mémoire.

Ginette Kolinka - survivante du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau et passeuse de mémoire de la Shoah

Quels souvenirs conservez-vous de cette période ? 

Ca ne s'appelle pas des souvenirs. C'est tragique. Moi, je suis revenue. Mais pas ma famille. Comment sont-ils morts ? Mon père et mon petit-frère, je sais qu'ils sont morts tout de suite. Mais les autres, comment sont-ils morts : la faim, la maladie, les coups ?

Comment était la vie dans les camps ?

C'est des coups, la saleté, des hurlements, des commandements. Vous n'êtes plus rien du tout. C'est fini, vous n'êtes plus rien. Hitler, la haine, c'était ça.

Comment s'est passé votre retour à Paris après la guerre ?

Quand je suis rentrée, j'avais mes soeurs, ma mère. Pour nous, il n'y a pas eu de problème, on n'était pas à la rue. Pour d'autres, c'était pas la même chose. Même si je pesais 25 kilos à mon retour...

Comment réagissez-vous au conflit entre la Russie et l'Ukraine, quand on parle de 3ème guerre mondiale ?

Je m'interdis de mélanger les périodes. Je suis d'origine ukrainienne, mais ça s'arrête là. Faites que l'expression "3ème guerre mondiale" ne reste que sur les lèvres. Mes fils et petits-fils ont eu la chance de ne pas connaître la guerre. Mais si on n'est pas préoccupé aujourd'hui, on est drôlement égoïste.

En conclusion à cet entretien, Ginette Kolinka revient sur les notions de guerre et de racsime, elle précise : "Ce que j'ai vécu, c'est l'antisémitisme et le racisme. Les guerres ça s'arrête. Alors que le racisme et l'antisémitisme, on aimerait bien que ça s'arrête. Au final, acceptons-nous comme on est et acceptons l'autre."

Le témoignage de Ginette Kolinka est à retrouver dans les 19/20 ce lundi 16 mai, sur France 3 Midi-Pyrénées. 

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