Depuis trois mois le fils d’Audrey, en sixième au collège Emile Zola de Toulouse, est victime de harcèlement scolaire de la part d’un camarade de classe. Alexis refuse désormais de retourner en classe et demande à changer d’établissement.
"On a commencé à s’inquiéter le jour où Alexis nous a raconté qu’un de ses camarades de classe avait essayé de le faire passer par-dessus la rambarde du premier étage", souffle Audrey. C’était en novembre 2022.
En sixième au collège Emile Zola de Toulouse, Alexis est un enfant bon élève, décrit par sa maman comme "gentil" et "qui adore ses professeurs". Mais depuis quelques jours, il ne veut plus retourner en classe et n’attend qu’une chose : changer d’établissement.
"Si mon fils ne me raconte pas, le collège ne me dit rien"
Car en trois mois, la situation ne n’est pas améliorée avec son camarade de classe. Bien qu’il ait été exclu du collège pour une semaine après l’incident de novembre, le harcèlement ne s’est pas arrêté. "Il le pousse, le bouscule, essaye de l’étrangler… Et si mon fils ne me raconte pas, le collège ne me dit rien !" s’insurge Audrey, la maman d’Alexis.
Dernière altercation en date : "Il a craché sur la tête de mon fils du haut du premier étage. Quand il est descendu, Alexis lui a craché sur les chaussures et là, il l’a fait tomber et l'a frappé au sol jusqu’à ce qu’un adulte les sépare. Moi, j’ai simplement reçu un message du collège me disant que mon fils était collé le lundi suivant !", raconte encore Audrey.
Pas question pour cette maman d'incriminer l'autre enfant. Audrey dénonce avant tout l'absence de communication du collège.
Alexis nous parle beaucoup, mais il ne veut pas nous inquiéter. Il nous dit que tout va bien alors que je le retrouve parfois en pleurs et que je sens qu’il a peur quand il va au collège. Ce n'est pas normal !
Audrey, maman d'un élève victime de harcèlement
Il y a quelques jours, Audrey craque et publie son histoire sur les réseaux sociaux. Les témoignages de familles dans la même situation pleuvent par dizaines.
Après un signalement de harcèlement scolaire au rectorat et de longues semaines de silence de l’administration, les choses bougent enfin. Le rectorat a signifié à la maman d’Alexis que sa demande de changement d’établissement avait été prise en compte. "On ne sait pas encore quand ce sera effectif, mais on espère le plus rapidement possible. On en saura plus lundi, on a rendez-vous avec le directeur académique adjoint", se réjouit Audrey.
C’est donc, comme souvent, l’enfant harcelé qui doit changer d’établissement, mais Alexis semble en avoir vraiment envie. "On a fait la demande pour un collège où il y a ses copains de primaire, ajoute sa maman, il a hâte de les retrouver et que tout ça soit derrière lui."
