Témoignage. "Être payé, chez soi, à ne pas travailler, ce n'est pas un privilège" : salariée d'Orange elle n'a plus de poste depuis 20 ans

Publié le Mis à jour le Écrit par Robin DoreauMarie Martin et Aude Henry

Depuis 2004, Laurence Van Wassenhove n'a pas pu retourner sur son lieu de travail. Cette salariée d'Orange, ex-France Telecom, est atteinte d'hémiplégie et d'épilepsie. Son employeur se refuse à mettre en place les aménagements nécessaires. Cette mère de famille a beau toucher son salaire tous les mois, elle ne supporte plus cette situation.

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"Être payé, chez soi, à ne pas travailler, ce n'est pas un privilège. C'est très dur à porter", se désole Laurence Van Wassenhove, mère de famille et salariée d'Orange, ex France-Télécom. Mais les locaux de son employeur, elle n'y a plus remis les pieds depuis 20 ans

Après une mutation depuis la région parisienne en 2004, elle est placée sur un poste jugé inadapté par la médecine du travail, Laurence Van Wassenhove est en effet atteinte d'hémiplégie et d'épilepsie. France-Télécom la place alors en disponibilité, puis en congé maladie, avant de lui proposer de partir en retraite pour invalidité. Devenu Orange, le groupe lui refuse aujourd'hui toute organisation en télétravail. 

Plus de vie sociale

Depuis chez elle, Laurence Van Wassenhove se sent dépérir : "La sédentarité, pour le handicap c'est le pire des maux. Mon périmètre de déplacement a réduit de 80%. Aujourd'hui je n'ai plus de vie sociale, plus de place dans la société."

L'assistante RH de formation de poursuivre : "La première obligation d'un employeur, c'est de fournir un travail et une rémunération à son employé. Pas une rémunération sans rien faire."

Pendant ses 20 ans de courriers et de sollicitations à répétition, "une seule personne" a entreprit les démarches pour l'aider. "Fin 2021, un nouveau RH est arrivé, je l'ai eu au téléphone, il était choqué par ma situation et a dit qu'il allait tout faire pour m'aider. Mais début 2022, l'entreprise a basculé mon dossier à l'échelle de la région Occitanie, ce RH ne pouvait plus le prendre en charge."

Une plainte déposée

La mère de famille a beau percevoir son salaire, elle ne peut prétendre à aucune prime. "Mes charges aujourd'hui, c'est 77% de mon salaire. J'ai encore mes enfants à charge. Et quand je serai à la retraite... eh bien j'aurai pas assez de retraite. J'aurais 1100€.

Son avocat assure que Laurence Van Wassenhove est tombée en dépression à cause de cette situation. Devant l'attitude mutique de l'entreprise, elle a finit par porter plainte contre Orange pour harcèlement moral et discriminations au travail liées à l'état de santé.

(Entretien réalisé par Marie Martin)

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