Roland, 88 ans, ne peut plus accéder à sa maison. Des personnes ont profité de son absence pour s’y introduire et changer les serrures. Elles squattent son domicile depuis le mois de septembre. L’octogénaire est désespéré, un mouvement de soutien a vu le jour sur les réseaux sociaux.
Située avenue de Fronton, la maison est dans la famille depuis 1936. A 88 ans, Roland souhaitait rejoindre sa femme en maison de retraite. "Je veux récupérer ma maison et la vendre pour retrouver mon épouse, en plus j’ai trouvé un acheteur. Je vis sur mes économies et j’ai besoin d’argent pour me payer la maison de retraite", explique catastrophé le vieil homme.
Il a donc mis en vente la maison de son épouse pour financer son séjour en maison de retraite. Mais depuis septembre son domicile est squatté par des personnes qui ont profité de son absence pour s’y introduire et changer les serrures. L’ancien imprimeur a saisi la justice mais l’expulsion n’a pas été ordonnée.
"Heureusement que j’ai des économies pour me payer un loyer, en attendant...", témoigne inquiet Roland.
Une affaire perdue au tribunal
"J’ai mis en vente la maison et c’est la commerciale qui en passant devant tous les jours m’a alerté. Les volets étaient ouverts alors elle a appelé la police, l’expert est venu. On m’a conseillé de prendre un avocat, c'est passé au tribunal et j’ai perdu".
La situation de Roland a ému de nombreuses personnes et un mouvement de soutien s’est créé sur les réseaux sociaux. Très touché, Roland se sent moins seul mais semble désespéré.
Il y a tout dans ma maison, il y a même mon costume de mariage… je suis énervé, je ne dors plus la nuit, je ne mange plus à midi et je reste au lit toute la journée, qu’est-ce qu’il faut faire pour que l’on m’écoute non d’un chien ! »
Jacques Samuel, avocat au barreau de Toulouse explique cette situation qui ne le surprend pas :
"Si la preuve de l’effraction n’est pas rapportée et que l’imputabilité de cette effraction n’est pas rapportée à l’occupant actuel, le juge judiciaire peut décider de maintenir non seulement le bénéfice de la trêve hivernale mais y compris les délais de grâce de deux mois après commandement de quitter les lieux".
Réaction du gouvernement
"On est dans une balance, d’un côté le droit de propriété censé être absolu, ce que dit le code civil et d’un autre côté, on a un droit à maintenir dans un lieu, quand on est en hiver ou qu’il s’agisse d’une famille précaire. Un droit garanti par la convention européenne des droits de l’homme et le juge judiciaire est censé arbitrer entre les deux, c’est très compliqué et cela donne lieu à ce type de situation", commente Maître Jacques Samuel du barreau de Toulouse.
L'histoire de Roland a ému de nombreuses personnes, elles ont relayé sa situation sur les réseaux sociaux et l'information est remontée jusqu'au ministre de logement qui s'est saisi du dossier.
Emmanuelle Wargon dit avoir "pris connaissance du cas de cette personne âgée.Nous sommes entrés en contact avec la famille pour trouver une solution".