Un Syrien a été condamné à deux ans de prison, dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve, pour des violences aggravées et rébellion contre des policiers qu'il avait menacés avec un marteau, vendredi par le tribunal correctionnel de Toulouse.
Le substitut du procureur de la République, Alexandra Moreau, avait requis quatre ans ferme contre Kamel-Mohamed Ben Naggar, 30 ans, arrivé en France depuis sept mois, auteur d'actes "particulièrement gravissimes".
Première agression au marteau
Les faits s'étaient déroulés le 11 octobre, place Arnaud-Bernard, à Toulouse, un lieu connu pour des petits trafics
Selon trois policiers, ils étaient installés dans une voiture banalisée quand un homme était venu leur proposer des paquets de cigarettes à cinq euros.
Ils s'étaient alors identifiés comme policiers et le vendeur avait pris la fuite, coursé par l'un d'entre-eux alors que ses collègues restaient dans le véhicule
pour le prendre à revers.
C'est au cours de la course-poursuite que le prévenu avait sorti un marteau et menacé le policier. "J'ai senti le déplacement de l'air. J'ai juste eu le temps
de reculer", a témoigné le fonctionnaire.
Pour lui faire lâcher le marteau, un des policiers a dû frapper l'individu deux fois à la tête, selon le procès-verbal d'interpellation.
Deuxième agression, aux ciseaux
Le lendemain, au moment de la prolongation de la garde à vue, le suspect, qui a refusé l'expertise psychiatrique, a recommencé. Apercevant des ciseaux, il a plongé dessus et s'est mutilé à l'abdomen (deux coups) et la tête. Il a aussi menacé un policier qui s'est protégé derrière une chaise.
Après avoir nié, M. Ben Naggar a admis à l'audience avoir voulu vendre des cigarettes. En revanche, il a affirmé n'avoir "jamais voulu blesser quelqu'un".
La représentante du parquet, qui a rappelé que la peine encourue était de "cinq ans", a mis en exergue "le caractère dangereux et asocial" du prévenu.
"On est encore une fois en train de nous dire que ce sont les policiers qui exagèrent", a déploré Me Etienne Durand-Raucher, défenseur des fonctionnaires.
"Les événements, dont il a été le témoin, ont eu des conséquences", a répondu l'avocate du prévenu Me Cynthia Pasqualin. "Si le comportement a bien été inadapté, il faut aussi faire preuve d'humanité", a-t-elle plaidé.
Le tribunal a accordé 1.000 euros de dommages et intérêts aux deux policiers agressés par armes et 300 euros aux deux autres, ainsi que 600 euros de frais de justice.