Conchita Ramos, figure de la résistance toulousaine, s'est éteinte, à l'âge de 94 ans. Rare femme à être décorée de la Croix de guerre, elle témoignait depuis des années de son parcours exemplaire auprès des jeunes.
C'est une grande dame qui s'en est allée, en cette fin août 2019...
Conchita Ramos a 18 ans quand elle rejoint la Résistance. Elle distribue des courriers à vélo et devient une agent de liaison très efficace pour les maquis d’Ariège.
Dénoncée par un Français, elle est arrêtée par la milice de Foix en mai 1944 et transférée à la prison Saint-Michel de Toulouse. Elle est rapidement déportée, avec 800 autres personnes, en majorité des résistants, dans le convoi dit du Train Fantôme. Parti de Toulouse le 3 juillet 1944, ce train est arrivé au camp d’extermination de Dachau le 28 août 1944.
Conchita est ensuite transférée à Ravensbrück, puis au camp de Sachsenhausen. Elle travaille dans une usine qui produit des pièces pour les avions. Et participe à des opérations de sabotage.
Toute sa vie, elle se souviendra de sa déportation, de la peur qui assaille sans cesse les femmes internées, de la mort infligée à ses compagnes, de l'instinct de survie et de la grande solidarité entre détenues. Et toute sa vie, elle témoignera auprès des plus jeunes de cette effroyable expérience.
Conchita Ramos, baptisée Nina ou « la neboudo » (« la nièce » en occitan) par la Résistance, était l'une des rares femmes à être décorée de la Croix de guerre. Elle avait été élevée au grade de Commandeur dans l'Ordre National du Mérite en 2008.
Voir le reportage réalisé avec Conchita Ramos, par France 3 Occitanie, en 2014 :J’apprends avec tristesse le décès de Conchita Ramos à l’âge de 94 ans. Résistante, elle est déportée à Dachau puis libérée par l’Armée rouge. Elle a eu à cœur de transmettre l’histoire de la Résistance à la jeunesse. J’adresse mes condoléances à sa famille et à ses proches.
— Pierre Cohen (@PCohen) 28 août 2019