Ils tiennent dans une valise. Deux nouveaux appareillages portatifs permettent de détecter en une heure les maladies du foie. Le CHU de Toulouse s’en est doté pour aller à la rencontre des populations à risques, souvent précaires, dans différents établissements.
Désormais, le service d’hépato-gastro-entérologie du CHU de Toulouse se déplace vers les patients pour diagnostiquer les maladies du foie grâce à des appareillages qui tiennent dans une valise.
Hors des murs du CHU, et une fois par mois depuis de mars, des professionnels de santé vont à la rencontre des populations à risques, souvent précaires, dans différents établissements (hôpital psychiatrique Marchant, centre de soins, hôpital de Saint Gaudens, mais aussi pharmacies) pour des dépistages rapides suivis de prises en charge médicales.
Ces journées de sensibilisation et de dépistage de l’hépatite C et des maladies du foie ciblent d'abord les patients les plus fragiles, exposés au risque de l’hépatite C. Elles sont aussi l'occasion d'informer les patients et les professionnels de santé sur cette maladie que l'on peut désormais guérir dans plus de 95% des cas avec des traitements courts et bien tolérés.
Une procédure simple et non invasive
Sur le même principe que le test de grossesse, un test rapide de dépistage du virus de l’hépatite C, réalisé par une simple piqûre au bout du doigt, donne des premiers résultats en 15 minutes.
S’il est positif, après une nouvelle piqûre au bout du doigt, le sang est analysé dans un laboratoire portatif, qui confirmera ou infirmera en une heure la présence de virus de l’hépatite C dans le sang.
De fait, en une heure seulement et sans prise de sang (contre plusieurs jours après prise de sang en laboratoire), il est ainsi possible de donner un résultat fiable de la charge virale du virus de l’hépatite C.
Le Centre expert hépatites virales du CHU de Toulouse est l’un des premiers en France à être doté de ce système portatif.
De plus, en attendant les résultats, un Fibroscan, permettant un examen non douloureux du foie en trois minutes, est effectué pour poser ou éliminer le diagnostic de cirrhose. En effet, on peut être porteur du virus de l’hépatite C sans cirrhose du foie, et inversement, porteur d’une cirrhose sans hépatite C.
En vidéo, le reportage de Nathalie Fournis et de Jean-Luc Pigneux :
L'hépatite C en chiffres
En France, il y aurait près de 100.000 personnes encore porteuses du virus de l’hépatite C mais plus de la moitié l'ignorerait.L’hépatite C est une maladie souvent silencieuse qui peut provoquer d’une part une cirrhose, d’autre part une altération globale de l’état général avec une fatigue chronique et des symptômes peu spécifiques (douleurs des articulations, problèmes de peau, dépression...). Elle peut être aussi responsable d’un cancer du foie.
En Occitanie-ouest, le nombre de personnes traitées par les nouveaux médicaments antiviraux à action directe est légèrement supérieur à la moyenne nationale. Mais il resterait cependant un peu plus de 10.000 patients à dépister et donc à traiter avant que les complications surviennent.
Le ministère de la Santé a indiqué dans son plan national qu'un de ses objectifs était l'élimination de l'hépatite C en France en 2025.