INFO FRANCE 3 - Le directeur général du Mipih, leader français dans l'hébergement de données santé certifié basé à Toulouse, est mis en examen. La justice soupçonne Pierre Maggioni, à la tête du groupement d'intérêt public depuis 1997, de prise illégale d'intérêt et trafic d'influence.
L'information est restée confidentielle durant près d'un mois et dans un cercle restreint. Mais ayant eu connaissance de l'intention de France 3 Midi-Pyrénées de révéler l'information, la direction du Mipih (Midi Picardie Informatique Hospitalière) a pris les devants.
Pierre Maggioni a convoqué en fin de matinée les agents des quatre sites (Amiens, Bordeaux, Reims, Toulouse) du groupement d'intérêt public installé à Toulouse.
Réunion en urgence
Lors de cette assemblée générale extraordinaire, le directeur général du premier hébergeur de données santé certifié de France a annoncé avoir été mis en examen par la juge d'instruction toulousaine, Florence Bru, pour prise illégale d'intérêt et trafic d'influence. Le Mipih est aussi placé sous le statut de témoin assisté pour délit de favoritisme.Depuis plusieurs mois, la justice enquête suite à la constitution de partie civile d'un concurrent privé du Mipih, la Fédération du Lesiss.
Une gestion dans le viseur
A l'heure de la publication de cet article, les faits reprochés au Mipih et à son directeur ne sont pas connus.Mais depuis plusieurs années, la gestion de Pierre Maggioni est pointée du doigt.
La prise en charge par le groupement d'intérêt public, de 2002 à 2016, du loyer de son directeur a été notamment dénoncée en interne. Le logement appartenait à une SCI (Société Civile Immobilière) créée par Pierre Maggioni, lui même.
En 2013, la Chambre régionale des comptes (CRC) constatait dans un rapport "une série de dysfonctionnements" prouvant "que le groupement s'est souvent affranchi des règles de la gestion publique".
Un poids lourd du secteur
L'annonce de cette mise en examen est un cour dur pour le Gip, à une semaine du salon HIT, réunissant l'ensemble des entreprises spécialisées dans les systèmes d'information de la e-santé.Avec 530 adhérents, 580 collaborateurs et un chiffre d'affaire de 72 millions d'euros, le Mipih est un poids lourd du secteur.
Nouvelle plainte
Par la voix de ses avocats, Pierre Maggioni conteste ces mises en examen.Selon nos informations, une autre plainte déposée en décembre 2018 par le syndicat Force ouvrière vise également le directeur général.
En parallèle, un nouvel audit de Midi Picardie Informatique Hospitalière (Mipih) est actuellement mené par la Chambre régionale des comptes d'Occitanie.