Ils n'en peuvent plus des nuisances générées par les deux restaurants installés sur la place de la Bourse. Alors pour alerter la mairie, des riverains du quartier ont décidé de le mettre en vente, pour 1 euro symbolique, sur le site du Bon Coin.
"A vendre place (très jolie), 1€"... L'annonce n'est pas restée très longtemps sur le site du Bon Coin. Pas plus que celles de la mise en vente au même prix de la rue Temponière, la rue Clémence Isaure ou la rue du Prieuré... L'hébergeur les a supprimé ce jeudi matin, à peine quelques jours après leur publication par un collectif de riverains de la place de la Bourse à Toulouse. Excédés par les nuisances occasionnées par deux restaurant installés sur cette place, ils ont décidé de mettre symboliquement tout leur quartier en vente. Une façon d'alerter la mairie qui reste sourde à leurs appels répétés depuis plusieurs mois.
"C'est sûr que ce genre d'annonces, ça ne correspond pas à la politique du Bon Coin qui les a dépubliées" sourit ce jeudi Philippe, un habitant du quartier et membre du collectif des riverains. "C'est un happening, une manière symbolique de dire à la mairie que ça suffit !"
Des terrasses bruyantes et débordantes
Dans le collimateur des riverains, les restaurants installés sur la place. Enfin surtout, les nuisances qu'ils occasionnent. Des terrasses bondées qui débordent sur les trottoirs et des nuisances sonores répétées, sur une place qui fait caisse de résonance. "Nous avons été chassés de notre place et nous sommes contraints de vivre les fenêtres fermées autour de ce qui est devenu un gigantesque restaurant à ciel ouvert" disent-ils, "la totalité de la place mais aussi les trottoirs sont devenus la propriété de deux restaurants, l’Alimentation et Prima Lova". "Le problème" explique Philippe, "c'est que ces restaurants ne prennent pas de réservations, ils font patienter leurs clients, un verre à la main, tout autour de leur terrasse et sur les trottoirs. Il n'y a plus d'espace public."Un nouveau courrier adressé au maire de Toulouse
Malgré leurs appels répétés à Allo Toulouse pour faire constater les nuisances sonores et leurs courriers adressés à la mairie, les riverains disent n'avoir obtenu aucune réponse à ce jour. Ils en appellent désormais à Jean-Luc Moudenc. Ils rappellent que le maire de la ville s'était porté garant de l'installation du restaurant l'Alimentation dans un courrier qu'il leur avait adressé le 8 février 2018. Et qu'il s'était engagé à veiller à la taille de la terrasse et à la limitation des nuisances. Aujourd'hui, les riverains lui demandent, dans un nouveau courrier, de tenir ses engagements."Nous n'avons rien contre les restaurants, ils font leur commerce" explique encore Philippe, "mais ce qui se passe aujourd'hui ne correspond pas à ce à quoi ils s'étaient engagés et à ce que Jean-Luc Moudenc nous avait dit. Il est responsable de l'espace public, nous attendons donc qu'il le gère. C'est un quartier familial, il ne faut pas le dénaturer. Nous n'allons pas déménager parce que le maire a décidé de confier l'espace public à des entreprises privées".
Des terrasses réduites par rapport à la réglementation, selon la mairie
De son côté, Jean-Jacques Bolzan, l'adjoint en charge du commerce à la ville de Toulouse, indique que les terrasses des deux restaurants ont été réduites par rapport à ce qu'elles auraient pu être : "on ne pouvait pas les priver de terrasse, c'est contraire à la réglementation. Mais on a donné beaucoup moins de surface de terrasse que ce que prévoit la réglementation pour préserver le domaine public et le flux piéton".L'élu dit entendre aujourd'hui les questions des riverains et être prêt à y répondre. Il précise par ailleurs que les terrasses de la place de la Bourse ont été matérialisées par des clous il y a une dizaine de jours par les services de la ville. Et que ses services sont appelés à la vigilance sur le respect cet espace et les nuisances sonores. Il prévoit aussi une réunion avec les restaurateurs concernés à la rentrée : "s'ils sont victimes de leur succès et qu'il y a la queue devant leur établissement, ils doivent le prendre en compte et le gérer pour que ça n'empiète pas sur le domaine public"