Jean-Luc Moudenc a fait son entrée en politique au Capitole à 27 ans aux côtés de Dominique Baudis. L’homme d’appareil connait bien les lieux, après ce premier mandat de conseiller municipal en 1987 il n’a jamais plus quitté les couloirs de l’hôtel de ville.
Le chef de file de la droite briguait un troisième mandat, il pourra fêter très prochainement ses 60 ans dans son fauteuil de maire.
De ses débuts en politique où il faisait l’appel des élus lors des séances au conseil municipal, Jean-Luc Moudenc a creusé son sillon sans faire trop de bruit. Ce "coureur de fond" comme il aime à se définir a été maire de Toulouse pour la première fois à l’âge de 44 ans lorsqu’il remplaçât Philippe Douste-Blazy, nommé alors ministre de la santé en 2004.
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Il perdra son fauteuil en 2008 face au socialiste Pierre Cohen et reprendra la main aux élections municipales de 2014. Dernièrement il a été vivement critiqué notamment après la parution du livre "Les Voraces : les élites et l’argent sous Macron" du journaliste Vincent Jauvert. Il dénonce dans cet ouvrage le cumul de mandats et de rémunération des élus.
Pour les élections municipales de 2020, il a obtenu l’investiture de la république en marche (LREM) et celle de son parti Les Républicains (LR). Tête de liste "Aimer Toulouse", Jean-Luc Moudenc est arrivé en tête du premier tour, le 15 mars dernier avec 36,18% des suffrages.
De la faculté de droit au fauteuil de Maire en toute discrétion
De tempérament, je suis plus un coureur de fond qu’un sprinter, j’ai plus de goût pour le ski de fond que pour le ski de piste. Même si dans la vie j’ai appris à accélérer.
Jean-Luc Moudenc est né à Toulouse le 19 juillet 1960, élève au lycée polyvalent du Mirail il obtiendra un baccalauréat de lettres puis un DESS en droit privé à l’université des sciences sociales de Toulouse.
Il démarre sa carrière professionnelle à 24 ans comme journaliste à "la Croix du midi " mais entre très vite en politique. Après un poste de directeur de la communication au conseil régional de Midi-Pyrénées il entame en 1987 une carrière politique avec un premier mandat de conseiller municipal à la mairie de Toulouse aux côtés de Dominique Baudis, il est âgé de 27 ans. Sa rencontre avec Dominique Baudis sera déterminante dans sa carrière politique.
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Il fut mon modèle en politique, c’est lui qui m’a initié aux affaires municipales. J’ai toujours été impressionné par sa modernité, son brio.
Il est successivement directeur de cabinet de Douste-Blazy à Lourdes, conseiller municipal à la mairie de Toulouse et devient en 1992 conseiller régional de Midi-Pyrénées jusqu’en 2001. Deux ans plus tard il est conseiller départemental en Haute- Garonne où il sera réélu jusqu’en 2008. A 41 ans, il devient adjoint au maire de Toulouse avant de prendre les rênes de la mairie pour la première fois lorsque Philippe Douste Blazy est appelé par le gouvernement au ministère de la santé. Il perdra son mandat de maire en 2008 face au socialiste Pierre Cohen. Elu député dans la troisième circonscription de la Haute-Garonne lors des législatives de 2012, il démissionnera de l’Assemblée nationale et reprendra son fauteuil au Capitole en 2014. Il acquiert aussi la présidence de Toulouse Métropole, celle de l’Association des maires de grandes villes de France et de l’association urbaine, depuis 2015. Jean-Luc Moudenc cumule les mandats en gardant son statut de haut fonctionnaire au ministère de l’Economie. Il a été membre du Centre des démocrates sociaux, de l’UMP puis des Républicains.
Ascension sociale et esprit de famille
Jean-Luc Moudenc est issu d’un milieu modeste. Sa mère était aide-soignante et son père a fait toute sa carrière professionnelle à la SNCF. Jean-Luc Moudenc parle de son père avec beaucoup de fierté. Il a commencé au bas de l’échelle, a pris des cours du soir et gravi les échelons pour terminer à un poste d’encadrement.
La réussite de l’école fut l’une des valeurs fondamentales dans laquelle ma soeur et moi avons été élevés.
Jean-Luc Moudenc est marié à Blandine qui a travaillé à ses côtés comme assistante parlementaire entre 2012 et 2014. Ils ont ensemble deux filles. Leur union a été célébrée par Dominique Baudis, alors maire de Toulouse, avec comme témoin Philippe Douste-Blazy.
Pour Jean-Luc Moudenc, la famille c’est sacré, il a toujours souhaité préserver son intimité :
Je ne suis pas de ceux qui mettent en avant leur vie privée. C’est un vécu de tous les jours, pas une carte postale qu’on fait circuler
Jean-Luc Moudenc est catholique pratiquant. En 2013, il avait voté contre le projet de loi du mariage homosexuel.
Jean-Luc Moudenc défend son bilan en matière de sécurité et de projets urbains.
Le maire a développé la vidéosurveillance et tenu sur ce plan ses promesses de campagnes de 2014. Aujourd’hui Toulouse compte plus de 400 caméras. La police municipale a vu ses effectifs gonfler, ils sont actuellemnt 375 agents sur le terrain contre 150 auparavant. Enfin, une brigade motorisée a été déployée.
La troisième ligne de métro verra aussi le jour. Le coût est estimé à 2.7 milliards d’euros, la ligne devrait être mis en service en 2025.
La mise en valeur du patrimoine et culturel était l’un des projets fondamental de Jean-Luc Moudenc. Les "ramblas toulousaines", les nouvelles allées Jean-Jaurès ont été inaugurées, un chantier de près de 20 millions d’euros. Des allées qui font parti du projet de réaménagement de la ville avec notamment la refonte complète du parvis de Saint-Sernin et du port Viguerie. Le projet très controversé de la Tour d’Occitane de 150 m de haut dans le quartier Matabiau a lui aussi été lancé.
La stabilité fiscale reste l’un des points noirs de la mandature de Jean-Luc Moudenc. L’opposition a notamment dénoncé la fin de la gratuité des transports pour les plus de 65 ans ainsi que l’augmentation de la taxe foncière à Toulouse et taxe d’habitation qui sont passées respectivement de 17,64% à 20,29% et de 15,87% à 18,25%.
"Le maire sortant a pris dans les poches des toulousains " dénonce Antoine Maurice
La nouvelle tarification des cantines pour les faibles revenus a crée aussi des remous dans l’opposition ainsi que la baisse de subventions de 25% aux associations
Nous sommes la ville qui se développe le plus. Il a fallu financer la croissance de Toulouse. Si nous ne l’avions pas fait, nous serions dans un véritable chaos
Cumul des mandats et rémunération
L'actuel maire de Toulouse est épinglé par le journaliste de l’Observateur, Vincent Jauvert. Dans son livre publié en janvier dernier "Les Voraces : Les élites et l’argent sous Macron", le journaliste dénonce les cumuls de mandats et les salaires des élus de la République.
Jean-Luc Moudenc cumule en effet plusieurs mandats; il est maire de la 4ème ville de France, président de la métropole mais aussi président de l’assocaition France Urbaine et contrôleur général économique et financier au ministère de l’économie. Comment peut-on concilier un mandat politique chronophage et un poste de haut fonctionnaire? C’est la question que pose Vincent Jauvert dans ce livre. Un poste qu’il occupe depuis 2008, nommé par Nicolas Sarkozy pour lequel il est rémunéré 99 000 euros net en 2011. Un salaire cumulé à celui de 6097 euros net perçu en tant que maire et président de la métropole.
Un cumul parfaitement assumé :
Voir le la biographie vidéo de Jean-luc MoudencConformément à la règlementation en vigueur, j’exerce mes fonctions de maire de Toulouse et de président de Toulouse Métropole en parallèle de ma mission professionnelle, grâce à des autorisations d’absence et des crédits d’heures non rémunérées, ce qui impute d’autant la rémunération que je perçois.
