Toulouse : la guéguerre autour du prolongement de la ligne B du métro à Labège continue

Lors d'une conférence de presse, la communauté de communes du Sicoval et le conseil départemental de Haute-Garonne ont réaffirmé leur attachement à ce prolongement que Jean-Luc Moudenc souhaite abandonner au profit de la 3ème ligne de métro. 

C'est un serpent de mer presque aussi vieux que l'existence du métro à Toulouse : le prolongement de la ligne B du métro jusqu'à Labège verra-t-il le jour ? Oui disent en choeur la communauté de communes du sud-est toulousain (Sicoval), le conseil départemental de Haute-Garonne, l'association PLB et le député PS de la circonscription Kader Arif qui ont tenu ce jeudi une conférence de presse. Non, répond Jean-Luc Moudenc, le maire LR de Toulouse, qui après avoir été favorable au projet pousse désormais le dossier de la 3ème ligne de métro en proposant que son tracé s'achève à Labège.


Un projet cohérent pour ses supporters

Main dans la main, l'association PLB, le président du Sicoval Jacques Oberti et le président PS du Conseil départemental Georges Méric ont répété la cohérence du projet de prolongement de la ligne B vers Labège. La ligne B, mise en service en 2007 s'arrête au sud à Ramonville-Saint-Agne. Son prolongement jusqu'à Labège coûterait entre 350 et 400 millions d'euros. Il permettrait de raccorder à Toulouse un pôle économique majeur qui rassemble des milliers d'emplois et est en plein développement, avec notamment l'arrivée prévue du CEATech. 
L'enquête publique est terminée et le travaux pourraient (en théorie) commencer rapidement. L'Etat a d'ailleurs prévu d'injecter 20,5 millions d'euros dans ce projet. Pétition, mobilisation... Une vidéo est même en ligne pour dire tout le bien de ce prolongement : 

Moudenc veut "embarquer Labège dans la magnifique aventure" de la 3ème ligne

Le problème, c'est que Jean-Luc Moudenc, le président LR de Toulouse-Métropole et maire de Toulouse, et son adjoint aux transports Jean-Michel Lattes, président du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) porte désormais un nouveau projet : celui de la 3ème ligne de métro, ou "Toulouse Aérospace Express" (TAE) qui doit relier Colomiers au sud-est toulousain en passant par la Gare Matabiau à l'horizon 2024 pour un coût estimé entre 1,5 et 1,7 milliard d'euros. 
Devant la presse, le 7 juillet dernier, Jean-Luc Moudenc, en présentant les études intermédiaires du TAE, avait indiqué que "Labège et le Sicoval doivent choisir en l'un et l'autre", invitant les élus du sud-est "à s'embarquer dans cette magnifique aventure". 
En clair, Jean-Luc Moudenc sait qu'il sera difficile de financer les deux projets. Lui qui était à l'origine favorable au prolongement de la Ligne B à Labège et reproche à Pierre Cohen d'avoir enterré le projet, souhaite maintenant oublier le prolongement et proposer à Labège de devenir le terminus de la future troisième ligne. "Le prolongement à Labège, dit-il, c'est 35.000 voyageurs de plus par jour. Le TAE c'est 200.000 ! On a vite fait de choisir".

Deux projets complémentaires ?

Mais pour les tenants du prolongement de la Ligne B, "il ne faut pas opposer les deux projets, ils sont complémentaires, n'ont pas le même financement, le même état d'avancement, pas les mêmes enjeux et pas le même coût". Une volonté d'apaisement qui masque en fait une vraie détermination à voir le prolongement aboutir d'ici 2020 soit 4 ans au moins avant la troisième ligne. Les tenants du prolongement ne se positionnent donc pas en opposants au projet de troisième ligne mais il est évident que dans un contexte économique difficile où les conditions de financement des grandes infrastructures de transports ne sont pas simples, les deux projets ne pourront pas voir le jour. La guéguerre continue. 

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