Le Lab'Oïkos de Saint-Aubin a ouvert ses portes au public mercredi 29 juin. Cet espace de coworking a été aménagé par l'Oïkosystème, créé par le Toulousain Rémi Demersseman-Pradel. L'idée est de demander aux entreprises qui s'y installent une gouvernance collaborative et solidaire.
Le deuxième lab'Oïkos de Toulouse a ouvert ses portes ce mercredi 29 juin dans le quartier Saint-Aubin. Avec une ambiance tamisée zen et écolo, cet espace de coworking a été aménagé par l'Oïkosystème, crée par Rémi Demersseman-Pradel, en 2015.
Ce concept, imaginé de toute pièce par cet entrepreneur ambitieux, vise à promouvoir la performance globale, qui touche aux volets économiques, environnementaux et sociaux.
En créant le Lab'Oïkos, l'idée de Rémi Demerssemen-Pradel est de mettre à disposition des visiteurs ou adhérents des salles de travail ou de réunion (40 places), privatisées en fonction de leurs besoins, ainsi que du wifi, des imprimantes, scanners, et autres outils de travail. Chacun peut aussi s'installer pour une pause ; il peut s'agir d'entreprises, de salariés, mais également de travailleurs indépendants.
Jusque là, rien de nouveau sous le soleil. Alors qu'est ce qui différencie cet espace de coworking des autres installés à Toulouse ?
La venue des salariés ou des entrepreneurs dans le Lab'Oïkos, sera l'occasion de faire passer un message : "il est possible de produire autrement. Plus vous serez vertueux et respectueux des salariés, plus vous gagnerez de l'argent."
Le ton est donc donné. Le lab'Oïkos est un moyen de montrer à ceux qui créent qu'il est possible de le faire en adoptant un mode de gouvernance partagée et une quasi-absence de hiérarchie dans l'entreprise.
Rémi Demersseman-Pradel, n'en est pas à son premier coup d'essai. Ancien ingénieur dans l'automobile ayant travaillé pour de grands groupes, le jeune entrepreneur s'est lancé dans la création de sa propre entreprise et c'est ainsi qu'est née la crèche "La part de rêve". Au fur et à mesure du développement de l'entreprise, les décisions ont fini par se prendre à 350. Les salariés eux-mêmes prenaient les décisions.
Je n'avais pas de limites. On peut aussi apporter cette méthode dans les grandes entreprises".
Lorsque Rémi Demersseman-Pradel a créé ses crèches, il n'avait pas pensé à son propre bureau. Pourtant, pour les collabarateurs, c'était impensable qu'il n'y ait pas de bureau de direction. Rémi Demersseman-Pradel a donc créé un bureau fictif, seulement destiné à asseoir sa crédibilité. Cette expérience a été pour lui un déclic : "il fallait que je répande ma philosophie, ma façon de voir l'entreprise, mon message d'une façon différente."
Du prêt de matériel et même une banque
Selon Remi Demersseman-Pradel, la création du Lab'Oïkos répond à une demande croissante d'entreprises qui ont besoin de lieu en coeur de ville qui puissent être des points de repère où elles pourront trouver des conseils et de l'information.Au-delà de la simple mise à disposition de salles, le Lab'Oïkos de Saint-Aubin offre également la possibilité aux adhérents d'emprunter du matériel comme des imprimantes 3D, des logiciels de montage, du matériel vidéo, télé, radio....
Un autre concept inspiré de celui des "repare café" se mêle à celui du Lab'Oïkos Café. Les salariés pourront également venir faire réparer du matériel grâce aux outils mis à disposition.
Au-delà du simple aspect relationnel, le Lab'Oïkos met actuellement en place une banque collaborative et solidaire. Les entreprises pourront venir y déposer leurs excédents financiers si elles en ont. En retour, elles auront la possibilité d'emprunter sur le long terme.