Les militants d’ANV-COP21 qui avaient décroché un portrait d'Emmanuel Macron à Merenvielle (Haute-Garonne) ont été reconnus coupables et sont condamnés à 200 euros d'amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Toulouse ce vendredi 21 mai. Une condamnation choquante pour leurs avocats.
Une amende de 200 euros avec sursis. La peine est dérisoire mais hautement symbolique. Virgile (31ans) et Clarisse (26 ans), militants écologistes ont été reconnus coupables de vol ce vendredi par le tribunal correctionnel de Toulouse et condamnés pour avoir décroché le portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de Mérenvielle (Haute-Garonne).
Alice (29 ans ), absente le jour des faits, militante qui était aussi jugée, a été relaxée dans ce dossier.
La liberté d'expression mise à mal
Cette action symbolique avait pour but de dénoncer l'inaction du gouvernement face à l'urgence climatique. Pour leurs avocats cette condamnation, même légère, n'est pas satisfaisante. " Nous avions plaidé la relaxe durant le procès le 2 avril dernier, nous explique Me Clémence Durand, avocate de Clarisse. Le principe même de cette condamnation nous choque."
Selon eux, ces poursuites étaient en effet disproportionnées. Défendant la liberté d'expression, plutot qu'une qualification de vol, il s'agissait pour leurs avocats, peut être, d'un délit d'offense au chef de l'Etat, tout au plus.
Le 19 juillet 2019, Clarisse et Virgile avaient en effet décroché le portrait d’Emmanuel Macron dans la mairie de Mérenvielle (Haute-Garonne) en laissant un manifeste expliquant leur geste. Le vide laissé au mur symbolisait l’inaction du gouvernement face au dérèglement climatique. Une action militante qui s'était déroulée sans aucune violence. Le fameux portrait avait même été rendu.
Une condamnation politique
C'est une condamnation clairement politique. Elle est problématique au regard de la liberté d'expression. Cette jeunesse n'a plus de moyen d'expression. Cela pose question sur notre société qui ne supporte plus que des jeunes s'expriment alors que la crise climatique s'aggrave.
Le tribunal correctionnel en les condamnant à 200 euros d'amende avec sursis a donc suivi les réquisitions du procureur. Les avocats des décrocheurs du portrait d'Emmanuel Macron n'excluent pas de faire appel.