Depuis quelques années, le lycée Bellevue de Toulouse prépare des élèves de Première et de Terminale à la redoutable PACES, la première année commune aux études de santé, qui permet de tenter ensuite les concours de médecine, odontologie, pharmacie et sage-femmes.
C'est un dispositif unique en France...
Il est né d'un constat. Celui de Benoît Cadrieu, professeur de SVT (sciences et vie de la terre) au lycée Bellevue de Toulouse. "En conseil de classe, les professeurs sont amenés à donner leur avis sur l'orientation des élèves, et notamment ceux qui souhaitent faire médecine. Je me suis rendu compte qu'on leur faisait jouer un jeu, dont ils n'ont pas les règles".
En effet, entre le lycée, la préparation du bac S et la PACES, première année commune aux études de santé, il y a un gouffre. Parfois infranchissable. Car l'apprentissage et la notation sont aux antipodes de ce qui se pratique au lycée.
Résultat : les élèves mettent parfois plusieurs semaines à s'habituer. Et c'est déjà trop tard, pour réussir sa première année.
L'objectif de cette classe "d'excellente PACES" qui concerne des élèves de Première et de Terminale, c'est donc de prendre un peu d'avance. pour pouvoir travailler efficacement dès son arrivée en PACES.
Pour cela, un maître-mot : la méthode.
Dans ces classes, on a donc des heures de cours supplémentaires, des cours spécifiques liés à la médecine. Mais surtout, on "apprend à apprendre" différemment.
Prise de notes rapides, enregistrement des cours, usage de l'ordinateur, pratique du QCM (questionnaire à choix multiples, méthode privilégiée de notation en PACES), connaissance de sa mémoire et préparation mentale...
Tout pour acquérir "une petite souplesse de fonctionnement" et deux à trois semaines d'avance sur les autres, selon Benoît Cadrieu qui s'est entouré d'une équipe pédagogique d'une dizaine de professeurs volontaires pour accompagner ces élèves.
Ceux-ci sont recrutés dans toute l'académie de Toulouse, avec priorité aux boursiers, pour "casser l'autocensure des élèves les plus modestes". Ils bénéficient en outre de liens privilégiés avec des professeurs de la faculté de médecine et des étudiants ayant "triomphé" de la PACES.
Le docteur Nicolas Doumerc, chirugien-urologue à l'hôpital de Rangueil, est le parrain de la première promotion, le médecin-explorateur Jean-Louis Etienne est le second.
Testé officieusement pendat quelques années, le système est reconnu par l'académie depuis 2016.
Et les résultats sont là, puisque d'après les statistiques du lycée, les élèves ayant bénéficié de cet accompagnement réussissent à franchir le cap de la PACES du premier coup à près de 30%, et la seconde fois, à 50 % quand ceux qui n'y sont pas passés sont moins de 10% à le réussir la première fois, à l'université de Toulouse, l'une des plus sélectives de France.
Voir le reportage de Marie Martin et Laurence Boffet, de France 3 Occitanie :