Toulouse : Gay Pride interdite de centre-ville, les organisateurs "s'insurgent du chantage opéré par l'Etat"

Rejetés hors du centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne), les organisateurs de la Marche des Fiertés ont engagé un bras de fer avec la préfecture. Ils s'insurgent contre ce qu'ils considèrent comme "un chantage de l'Etat" afin d'interdire à la communauté LGBTQI+ "son droit à manifester".

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Après deux années d'absence, la Marche des Fiertés de Toulouse se déroulera-t-elle comme prévu le 9 octobre prochain ? Rien n'est moins sûr après le refus de la préfecture de Haute-Garonne d'autoriser l'évènement à emprunter son habituel tracé dans le centre-ville de Toulouse (Haute-Garonne). Les services de l'État avanceraient des raisons de "sécurité publique et sanitaire" pour proposer un autre itinéraire situé sur les boulevards extérieurs de la ville rose, comme le montre cette carte.  

"Hors de question d'abandonner"

Depuis cette annonce, les organisateurs de la Gay Pride ne décolèrent pas. Même en pleine mobilisation des Gilets Jaunes, la Marche des Fiertés s'était déployée dans l'hyper-centre, un samedi, sans qu'aucune difficulté ne soit rencontrée.

"La Marche des Fiertés est une manifestation politique et revendicative. Le tracé que souhaite nous imposer la préfecture ne correspond pas à son objectif, dénonce Jérémy Perrard, directeur du développement de Pride Toulouse. Nous avons obtenu de haute lutte le droit de manifester en centre-ville. Il est hors de question de l'abandonner. Nous nous battons pour l'équité, pour la liberté. Nous cherchons à être égaux."

La décision est d'autant plus incompréhensible que les mêmes services de l'État ont autorisé, sans problème, le défilé en plein-centre-ville de la Gay Pride de Montpellier (Hérault) le 25 septembre. En cas de refus du nouveau tracé, la préfecture menace d'interdire la manifestation toulousaine.

Communiqué et pétition

"On tente d'inverser la situation en faisant de nous les responsables de cette interdiction, constate Jérémy Perrard. Cela fait 25 ans que la Marche des Fiertés existe à Toulouse. Il n'y a jamais eu de problème en soi. L'État en refusant notre traditionnel parcours, nous refuse un droit fondamental, celui de manifester, mais démontre qu'il n'est pas en capacité de nous protéger. Nous ne devons pas êtres les victimes d'un État qui n'assure pas son rôle.

Le bras de fer est donc engagé. La communauté LGBTQI+ se mobilise contre cette décision qu'elle considère comme une véritable "censure". Une pétition, lancée vendredi 24 septembre, recueillait 1500 signatures, lundi matin. "Nous en appelons au gouvernement, explique Jérémy Perrard. Veut-il prendre la responsabilité d'être à l'origine de la première interdiction d'une tel rassemblement en France à quelques mois d'une échéance électorale ? Si c'est le cas, il en assumera les conséquences politiques." Contactée, la préfecture de Haute-Garonne assure qu'"en tout état de cause, la volonté de la préfecture demeure, évidemment, de faciliter le bon déroulement de cette manifestation."

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