L'ancien maire PS de Toulouse a écrit à la secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche pour demander son intervention pour "ré-envisager" la décision d'implantation du CEA Tech : le Conseil régional, maître d'ouvrage, a choisi Labège plutôt que le site de Montaudran, à Toulouse.
"Je sollicite de votre bienveillance, Madame la ministre, une intervention (...) pour ré-envisager la décision d'implantation" du CEA Tech. Ce sont avec ces mots que l'ancien maire PS de Toulouse et président du groupe socialiste au conseil municipal, Pierre Cohen, vient de demander à Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat à l'enseignement supérieur et à la recherche, d'intervenir pour faire changer le lieu d'implantation prévu de ce grand équipement de recherche.
Initialement plusieurs sites avaient été envisagés, mais c'est le futur campus de recherche de Toulouse-Montaudran qui tenait la corde. Pourtant, le maître d'ouvrage, la Région Midi-Pyrénées, a finalement choisi au début de l'été le site de Labège-Innopole.
Dans ce courrier, transmis à la presse, Pierre Cohen insiste sur la proximité nécessaire entre l'Institut de Recherche technologique (IRT), implanté prochainement à Toulouse-Montaudran Aérospace et le CEA Tech.
Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, François Chollet, adjoint au maire et vice-président du Grand Toulouse, indique que "cette lettre est la bienvenu mais elle est un peu tardive. C'est quand il était maire, ajoute-t-il, que Pierre Cohen aurait du intervenir pour défendre ce dossier. Car tout était question de temps pour le CEA".
Pour comprendre le dossier, un rappel des différentes étapes est nécessaire :
- en octobre 2012, le premier ministre de l'époque Jean-Marc Ayrault annonce la création de plusieurs plateformes régionales du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) dont une à Toulouse. On évoque alors l'arrivée de 300 chercheurs et des dizaines de millions d'euros d'investissements.
- Toulouse-Métropole, présidée alors par Pierre Cohen, évoque le choix du campus technologique de Montaudran pour installer le CEA Tech.
- en juin dernier, alors que la municipalité a changé, (Jean-Luc Moudenc étant devenu maire et président de Toulouse-Métropole), le président PS du Conseil Régional (maître d'ouvrage), Martin Malvy, annonce qu'il a décidé d'implanter le CEA Tech à Labège Innopole, sur le territoire du Sicoval, la communauté de communes du sud de Toulouse. C'est un camouflet pour Toulouse-Métropole. La région estime, en accord avec le CEA, qu'il y a urgence à trouver des terrains disponibles et annonce vouloir acquérir 10.000 m2 de droits à construire à Labège.
- au conseil municipal de Toulouse qui suit, le dossier donne lieu à un échange très vif entre Pierre Cohen et François Chollet, vice-président de Toulouse-Métropole : ce dernier reproche à l'ancien maire un "défaut de suivi" du dossier. Colère de Pierre Cohen, qui se retrouve alors dans l'inconfortable situation de défendre son bilan sans pour autant pouvoir justifier le choix de son ami politique Martin Malvy.
- en juillet, Jean-Luc Moudenc et François Chollet évoquent "une contre-proposition" faite à Jean Therme, le patron du CEA Tech.
- enfin, mi-septembre 2014, c'est donc le courrier adressé par Pierre Cohen à Geneviève Fioraso pour demander son intervention.
De son côté, deux mois après son annonce, le Conseil régional maintient que le calendrier du CEA imposait de trouver rapidement une solution alors que le projet de campus sur Montaudran n'est pas encore officiellement lancé.
Enfin François Chollet estime qu'aujourd'hui la position du CEA ne peut être infléchie et qu'il regrette que le CEA Tech de Toulouse ne puisse s'installer à Montaudran "dans un éco-système propice".