Toulouse : première greffe rénale robotique en Europe pour obèses

Le CHU de Toulouse a réalisé deux greffes rénales assistées par un robot chez des patients obèses, normalement non éligibles à la transplantation du fait de leur surpoids, une intervention inédite en Europe.

Les deux patients vont très bien
L'opération, qui n'avait jusqu'alors été réalisée qu'à Chicago, aux Etats-Unis, a été effectuée en mai et juin derniers sur deux patients souffrant d'une obésité particulièrement importante et qui "vont très bien", selon le CHU.
Le premier pesait 105 kg pour 1,63 m, soit un Indice de masse corporelle (IMC) de 37, et le second 130 kg pour 1,80 m, soit un IMC à 40. Les patients dont l'IMC est supérieur à 35 ne sont pas éligibles à une greffe rénale classique, en raison des risques chirurgicaux encourus, jugés trop élevés.

Par d'autres méthodes, l'opération sur "obèse sévère" était risquée
"Les obèses sévères ou morbides ont environ 40% de risques supplémentaires de complications post-opératoires", a expliqué à l'AFP le docteur Nicolas Doumerc, qui a pris les commandes du robot pour la greffe.
Chez un obèse important, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît grandement le risque d'infections post-opératoires et d'éventration. L'utilisation d'un robot, qui passe à travers la paroi, évite d'ouvrir le ventre et ne nécessite qu'une petite incision de 4 cm, explique le docteur, expert en chirurgie robotique dans le département d'urologie-andrologie et transplantation rénale de l'hôpital Rangueil, à Toulouse.

Un espoir pour les patients obèses
Cette "prouesse technique" donne "espoir à des patients obèses qui n'arrivent pas à maigrir et qui, jusqu'à présent, étaient exclus de la transplantation rénale", dit M. Doumerc. "L'espérance de vie est plus grande quand on est greffé qu'en dialyse", seule solution qui se présentait jusqu'à présent pour ces patients, rappelle le médecin.
Une vingtaine d'obèses malades pour qui la transplantation rénale classique est contre-indiquée "pourrait avoir accès" à l'opération assistée par un robot, précise-t-il.
Le recours au robot ouvre des perspectives pour les obèses importants "pour tous types de pathologies" et non seulement l'insuffisance rénale, souligne-t-il, rappelant la première mondiale déjà réalisée en 2015 par le CHU de Toulouse qui avait consisté à transplanter un rein à l'aide d'un robot, par voie vaginale, chez un malade avec un IMC de 64.
L'utilisation du robot se développe à travers le monde pour de nombreuses chirurgies mais reste encore relativement rare pour les transplantations rénales.

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