Toulouse : les sculptures intrigantes de Mark Jenkins

L'artiste américain Mark Jenkins a installé une sculpture, place du Président Wilson à Toulouse mardi matin, dans le cadre du festival Rose béton. Une installation qui a suscité de vives réactions chez les personnes qui passaient par là, comme souvent avec les installations de cet artiste.

La statue de Pierre Goudouli, sur la place Wilson à Toulouse, a de la compagnie depuis ce mardi matin. Un personnage, au visage masqué par un capuchon, peint en blanc, est assis à côté de lui. Dans ses mains, une canne à pêche. Au bout de la canne à pêche, un corps, comme noyé au fond du bassin de la fontaine.

Après la demoiselle suspendue sur une balançoire au Pont Saint-Pierre, l'artiste américain Mark Jenkins présente une nouvelle sculpture à Toulouse, dans le cadre du festival d'art urbain Rose béton. Il l'installait, ce mardi matin, place du président Wilson. 
 

"J'ai cru que quelqu'un était tombé"

Près de la fontaine on s'interroge, on filme, on pouffe, on a peur. "Au départ j'ai cru que c'était une vraie personne, rit Eliane, 70 ans. J'ai cru que quelqu'un était tombé". Et ce n'est pas la seule. Un agent de sécurité de la mairie essaie d'interpeller la sculpture, pensant qu'il s'agit d'une personne qui fait la manche. Plus tard, deux agents de la police municipale arrivent sur les lieux. Ils ont été appelés par une personne interloquée par la scène.
 


Une fois la surprise passée, le public s'interroge sur la signification de l'oeuvre. Pourquoi le pêcheur est-il cagoulé ? Est-ce qu'il repêche le noyé par hasard, ou essaie-t-il de l'aider ? 

Cette interaction entre son art et le public, c'est exactement ce que recherche Mark Jenkins. Ses oeuvres prennent toujours une forme humaine, en trois dimensions, et s'intègrent au paysage urbain. La position des sculptures, leur situation, poussent le public à s'interroger.
 

Une expérience sociale

Peu importe si certains n'aiment pas, et si les sculptures finiront par être détériorées par le soleil ou la pluie, vandalisées, détruites... "Ces oeuvres ont un rôle social et politique, explique Fabien Castanier, le galériste de l'artiste. Elles ne sont pas faites pour rester telles quelles."

L'art de Mark Jenkins est unique, c'est une aventure. C'est rare de voir des oeuvres provoquer des réactions aussi poussées chez les gens. 


Pour le sculpteur américain, la performance ne s'arrête pas à l'installation des statues dans la rue. L'artiste aime se rendre sur les lieux dans les jours suivants, et observer le public. Il filme, prend des photos. "Il vit son art comme une expérience sociale avant tout", conclut Fabien Castanier.
 


A Toulouse, il doit installer deux autres oeuvres dans les jours à venir, pour le festival Rose béton. Une sur la statue de Jeanne d'Arc, l'autre sur un toit, représentant Tilt, directeur artistique du festival et graffeur, en train de tagger. 

En attendant, vous pourrez essayer de le reconnaître, parmi les personnes qui observent sa sculpture, assises sur les bancs de la place Wilson. 

 
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