Une intersyndicale des personnels du ministère de la Justice et de l’administration pénitentiaire dénonce une inflation de bracelets électroniques sans moyens supplémentaires à Toulouse (Haute-Garonne).
La CGT, le Syndicat National de l’Administration Pénitentiaire (SNEPAP) et FO-Justice dénoncent un manque de moyens face à une explosion de bracelets électroniques.
SPIP de Toulouse : Du SPIP 31 au STYX 31. Du mythe à l’enfer des bracelets électroniques. https://t.co/10kg9U2LXl
— FO JUSTICE (@SyndFoJustice) June 24, 2022
Toujours plus de bracelets électroniques
Né dans les années 80 aux Etats-Unis, le placement sous surveillance électronique (PSE) à traverser l’Atlantique et constitue une peine alternative à la prison. Elle peut également être décidée dans le cadre d’une libération sous contrainte ou pour des personnes mises en examen et assignées à résidence.
Une Intersyndicale dénonce une explosion de bracelets électroniques. Selon les organisations professionnelles, 3 997 personnes sont concernées actuellement à Toulouse (Haute-Garonne). Et, surtout, le nombre s’accroît de mois en mois.
436 bracelets en avril. 543 en juin 2002
CGT-FO-SNEPAP
Cette augmentation ne s’accompagne pas de moyens supplémentaires. « Malgré nos suppliques, nous sommes aujourd’hui médusés par ce manque constant de personnel qu’il soit administratif, d’insertion ou de probation ou qu’il s’agisse d’agent de pose » estiment, dans une déclaration commune, 3 syndicats de la Justice et de la Pénitentiaire.
Pour les représentants du personnel, cette situation équivaut à un "enfer" et s’explique par la volonté du législateur de promouvoir la surveillance électronique. Une volonté qui repose sur des raisons "contingentes" (faire baisser la surpopulation carcérale ou encore la difficulté à faire exécuter les peines) mais aussi sur une motivation de fond à savoir éviter une incarcération afin de favoriser une meilleure réinsertion.
145 dossiers à gérer pour un conseiller
Pour la Secrétaire générale adjointe de FO-Justice, chargée de la filière SPIP "le problème n'est pas que l'on ait trop de bracelets. Oui, c'est bien, mais est-ce que l'on en a les moyens ? ". Farida ED Farida rappelle qu'un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (qui intervient en milieu ouvert comme en prison) est censé avoir "60 personnes" en charge alors que, dans les faits, il gère "145 dossiers."
On fait du quantitatif et pas du qualitatif. Il faudrait recruter entre 800 et 1000 conseillers pénitentiaires d'insertion et probation
Farida ED DAFIRISecrétaire générale FO-Justice
La tension dans le SPIP de la Haute-Garonne, comme dans tous les autres SPIP de Lille ou Bordeaux, n'est pas, selon la syndicaliste, uniquement liée à un problème de sous-effectifs. Ces services sont également fragilisés par des difficultés de recrutement.
Au-delà des moyens humains, FO-Justice demande au gouvernement de mener une campagne de promotion du métier de conseiller pénitentiaire d'insertion et probation.