Toulouse : un détenu de la prison de Seysses, positif au Covid-19, présenté à un juge malgré sa contamination

Un détenu de la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse, a été testé positif au Covid-19. Il devait rencontrer un juge ce mardi 4 janvier. Cette rencontre n'a pas été annulée : le personnel pénitencier a été contraint de voyager dans la même voiture que le prisonnier.

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Mardi 5 janvier, trois agents pénitenciers de la maison d'arrêt de Seysses ont transporté un détenu vers le palais de justice de Toulouse. Problème : ce dernier était positif au Covid-19. Dans un communiqué, le syndicat UFAP Toulouse dénonce une mission "suicidaire". 

"Ayant connaissance qu’une personne détenue était positif au COVID, le magistrat en charge du dossier, a quand même exigé la présence de ce détenu pour une présentation devant le juge des libertés et de la détention", indique Thomas Jacquot, secrétaire régional UFAP Toulouse.

Une remise en liberté automatique en cas de manquement au rendez-vous

Le détenu avait rendez-vous dans le cabinet du juge des libertés et de la détention pour décider ou non d'une remise en liberté. Cet échange est proposé en visio-conférence aux détenus mais il aurait été refusé ici. Si le détenu n'avait pas été présenté, il aurait été automatiquement remis en liberté. Une faille de la justice que dénonce le syndicat. 

"Cette extraction [...] démontre toutes les failles d’un système judiciaire psycho-rigide ayant des difficultés d’adaptation durant cette période de crise sanitaire", assure Thomas Jacquot.

Le détenu et les surveillants pénitenciers sont tenus de porter un masque FFP2 durant le trajet pour le tribunal et tout le long de la rencontre. "Ce n'est pas suffisant. La visio-conférence devrait être imposée dans ce genre de situation, surtout dans le contexte sanitaire actuel".

Trois agents ont donc accompagné le détenu jusqu'au bureau du juge. Il a ensuite été libéré sous contrôle judiciaire.

"Les agents s'inquiètent pour leur proche. Vous êtes tout le temps dans l'interrogation d'avoir été contaminés ou non. Ça met le personnel en difficulté".

Le syndicat UFAP dénonce "l'absence de législation qui permettrait d'encadrer ce genre de situation en favorisant la protection des fonctionnaires". Il demande des consignes claires pour la prise en charge des détenus pendant la crise.

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