C'est une première européene. A Toulouse, le Dr François Molinier a opéré une de ses patientes aux côtés d'un chirurgien allemand de renom. Ce dernier a pu participer à l'opération tout en restant dans son cabinet outre-Rhin. Explications.
L'opération a été un succès et une première européenne. Le 26 février dernier à la clinique des Cèdres de Toulouse, le Dr François Molinier et le Dr Kai ont travaillé ensemble sur une chirurgie reconstructive complexe. Le premier se trouvait dans la ville rose, au bloc avec la patiente, le second dans son cabinet à Hambourg en Allemagne.
Un miracle rendu possible grâce une nouvelle technologie américaine encore à l'essai, baptisée Iris.
Il s'agit d'un casque multi-fonctions porté par le médecin qui procède aux gestes chirurgicaux et qui permet à un tiers de suivre l'intervention à distance et d'y participer.
"Équipé d'une caméra grand angle et haute définition, Iris diffuse des images de grande qualité. Mais surtout ce casque dispose d'un écran miniature qui diffuse le retour des images filmées. Le chirurgien à distance peut viser des zones à l'aide de points rouges et ainsi guider les gestes chirurgicaux du médecin au bloc", souligne le docteur Molinier.
Pourquoi un tel outil ?
En pleine crise sanitaire, les médecins habitués aux congrès n'ont plus accès à leurs programmes de formations habituelles. " Avant la pandémie, je participais à des congrès, moment indispensable à la formation théorique. Et puis je me déplaçais plusieurs fois par an pour assister à des opérations auprès de confrères", se souvient le chirurgien orthopédique.
Aujourd'hui plus rien de tout cela n'est possible, cause covid. Iris est donc une nouvelle perspective pour les médecins en mal de formation, d'échanges et de retour d'expérience.
"Après la crise sanitaire. Cet outil sera toujours d'un grand intérêt. Il peut permettre de rassurer des chirurgiens qui viennent tout juste de se former à de nouvelles techniques en étant épaulé lors d'interventions chirurgicales", explique le Dr Molinier.
Pour l'heure le laboratoire américain qui a développé Iris n'en est pas à sa commercialisation. Les essais vont se poursuivre en Europe.