L'application UberPop démarre ce mardi son activité dans la ville rose : elle propose de mettre en relation des particuliers avec leur propre voiture qui vont transporter d'autres particuliers. Concurrence frontale avec les taxis et problème de légalité. Avant de lancer bientôt ses propres VTC.
Préparé en catinimi, le lancement du service de Uber à Toulouse a été annoncé lundi et est déjà effectif ce matin : une trentaine de particuliers vont ainsi proposer de transporter d'autres particuliers, via l'application UberPop.
La société Uber, après s'être déjà implantée en France à Paris, Lyon et Lille et dont les activités ont théoriquement été interdites en Allemagne au début du mois, développe ainsi son offre dans l'Hexagone moins d'une semaine après l'adoption par une commission de députés d'une loi qui doit répondre aux inquiétudes des conducteurs de taxis quant à la concurrence des VTC.
Le texte restreint nettement les activités des VTC, en leur interdisant d'être repérées par les smartphones et de prendre des clients dans la rue sans réservation préalable. En revanche, il autorise leurs chauffeurs à ne pas retourner à leur base entre chaque course s'ils peuvent justifier d'une telle réservation.
Les services annoncés mardi à Bordeaux Nice et Toulouse, rassemblés au sein de l'offre dite UberPOP, proposent aux clients d'être transportés par d'autres particuliers dans des voitures personnelles, et non fournies par le groupe. Mais Uber indique qu'elle va rapidement mettre en place ses propres voitures avec chauffeur (VTC) dans quelques mois à Toulouse.
"Ça ne nous inquiète pas particulièrement, explique Didier Gouzot, du syndicat des artisans taxis de la Haute-Garonne, interrogé par France 3 Midi-Pyrénées. Ici, ce n'est pas Paris : nous avons de très bons rapports avec nos clients qui sont servis correctement et qui reviennent. Les services de VTC qui se sont installés à Toulouse avec 3 ou 4 voitures n'ont pas duré longtemps. En revanche, c'est quand même étonnant que Uber s'installe à Toulouse alors qu'ils ont un procès en cours".
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a engagé des poursuites en avril contre ce service, l'accusant de "pratiques commerciales trompeuses" ne pouvant s'apparenter au covoiturage, et le procureur a requis 100.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel de Paris doit rendre une décision le 16 octobre.
Vidéo : le reportage de Julie Valin et Jean-Pierre Jauze
UberPOP est "une nouvelle vision du transport urbain, qui apporte une réponse à de nombreux défis auxquels sont confrontées nos villes, tels que les embouteillages, la pollution, ou encore le besoin croissant de mobilité et de flexibilité", a estimé Alexandre Molla, un responsable d'Uber en France, cité dans
le communiqué.
Uber est né en Californie début 2009 et déploie son offre dans plus de 200 villes dans le monde.