Cet étudiant de 19 ans a été interpellé lors des incidents de la manifestation du 12 mai dernier avec 8 autres personnes. Mais il affirme ne pas avoir participé à la manif et s'être trouvé là par hasard. Il est poursuivi pour avoir jeté des projectiles sur les policiers, ce qu'il réfute.
Victor, 19 ans, a fait 24 heures de garde à vue après la manifestation du 12 mai dernier contre la loi El Khomri à Toulouse. Il est ressorti avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Toulouse le 9 juin prochain. Ce qu'on lui reproche : un jet de projectile, en l'occurrence une bouteille, sur des policiers. Cet étudiant sans casier judiciaire risque une peine de prison avec sursis. Mais dans d'autres villes de France, des mandats de dépôts ont été prononcés à l'encontre de manifestants poursuivis pour ce type de fait.
Là par hasard
Victor clame son innocence : il réfute avoir lancé le projectile et affirme même ne pas avoir participé à cette manifestation ce jour-là, même s'il a pris part à d'autres manifs toulousaines contre la loi travail. "J'ai débarqué cette après-midi là au métro François Verdier, explique-t-il, pour me rendre chez une amie qui habite le quartier. Quand je suis sorti du métro, il y avait des gaz lacrymogènes partout. Je suis venu en aide à des gens qui ne voyaient plus rien".La vidéo de son interpellation
Ce jour-là, la manifestation toulousaine dégénère en fin de cortège. Pour disperser les manifestants récalcitrants, les forces de l'ordre font usage de lacrymos. Plusieurs charges ont lieu, conduisant à une petite dizaine d'interpellations.Dans son sac à dos, Victor a des capsules de sérum physiologique. Il vient donc en aide à plusieurs personnes touchées par les gaz et s'isole dans une petite rue perpendiculaire aux allées François Verdier.
C'est là qu'il est repéré par les policiers qui l'interpellent, dans le calme. Une vidéo, réalisée par des lycéens présent à ce moment-là, montre d'ailleurs son interpellation.
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Parole contre parole
L'étudiant est sorti choqué de sa garde à vue après 24 heures au commissariat central de Toulouse. Depuis, il est sous contrôle judiciaire et doit pointer tous les deux jours au commissariat. Avec sa famille et son avocate, il tente de faire entendre sa voix. Différente de celle des policiers qui ont témoigné contre lui. Des témoignages qui selon Victor et son entourage sont discordants : les policiers n'auraient pas vu d'où est partie la bouteille et qui l'a lancée.Alors pourquoi Victor a-t-il été interpellé ce jour-là ? Est-ce une erreur de personne ou bien la police détient-elle des preuves de sa culpabilité ?
A l'audience du 9 juin, ce sera parole contre parole : celle d'un étudiant contre celle de deux policiers. Les soutiens de Victor rappellent la jurisprudence : elle retient que la déclaration de culpabilité ne peut pas reposer uniquement sur les déclarations des victimes, fussent-elles des policiers. Qu'il faut des éléments objectifs.
Dans le contexte actuel, la justice en tiendra-t-elle compte ?