Tourné pendant six ans, le film raconte les étapes de transformations vécues par Bastian, jeune adolescent en quête de changement d’identité et de sexe. Ce film est le lauréat 2019 de l’appel à projets documentaires, initié par France 3 Occitanie, en partenariat avec Cinélatino et la région Occitanie.
A 12 ans, Andrea décide de devenir David. A 18 ans, David est devenu Bastian.
Bastian, jeune adolescent, habite au Chili avec sa famille. Lorena Zilleruelo, la réalisatrice du film, est sa cousine. Elle est l’aînée de tous les cousins-cousines et Bastian, le benjamin. Ils ont 25 ans d'écart. Les deux familles habitent à Santiago-du-Chili et sont très proches.
D'Andréa à Bastian
Un peu avant son adolescence, Bastian commence à percevoir des changements dans son corps qui ne correspondent pas à ses ressentis.
J’ai un corps de femme, mais je me sens homme
Bastian, jeune adolescent chilien
Des changements et ressentis qui avec le temps et la période particulière de l'adolescence, s’intensifient.
Le jeune homme en parle à ses amis et plus tard, à sa famille. Commence alors pour lui, un cheminement difficile, parsemé d’espoir, de questionnements et de bouleversements. "Je trouve que dans un pays qui sortait de la dictature, Bastian était courageux. Il avait cette assurance que nous, notre génération, n’aurions jamais eu à son âge. Pour les enfants de notre génération, ça aurait été complètement impensable de dévoiler notre identité transgenre. Le sujet sur l’identité de genre divise encore le Chili, pays catholique et conservateur. La loi sur l’avortement est récente et restreinte, celle du divorce également" confie Lorena, sa cousine et réalisatrice du film.
Bastian aura la chance d’être épaulé par sa famille, ses amis et les enseignants tout au long de son parcours scolaire, ce qui est loin d’être évident dans la majorité des cas. En France et dans le monde, les personnes transgenres vivent énormément de violences, de rejet et subissent de nombreuses discriminations, que ce soit au sein de leur famille ou dans leur vie scolaire, professionnelle et sociale.
Après le désarroi, les parents de Bastian l’ont tout de suite soutenu. Aujourd’hui, ils sont investis dans l’action militante pour la reconnaissance des droits LGBT au Chili. Avec leur fondation "Juntos contigos ", ils apportent leur expérience et leur soutien aux parents et aux personnes trans.
Pendant six ans, le documentaire s'attache à suivre le quotidien du jeune adolescent, depuis ses 12 ans jusqu'à ses 18 ans. La réalisatrice, en tant que membre de la même famille, a assisté à ses premières interrogations. Elle filme les bouleversements intimes qu’il traverse avec sa famille.
Lorena Zilleruelo, réalisatrice du film
Née au Chili en 1974. Lorena s’installe à Paris à l'âge de 18 ans. Artiste plasticienne, vidéaste et réalisatrice, son œuvre s’articule autour de l’action politique et de la mémoire collective. Elle réalise divers dispositifs, proches de l’intime, au travers desquels elle invite à la participation active du spectateur. Elle est diplômée de l'école supérieure d'art de Grenoble, de l'école nationale supérieure d'art de Paris-Cergy, du Studio des arts contemporains-Le Fresnoy et de La Fémis.
Au moment du tournage du film, elle nous confiait : "Jamais j’aurais eu l’idée de qu’au Chili, une loi sur la diversité de genre et la transsexualité serait votée, débattue et gagnée. Cette loi, votée en 2018, assure l’accompagnement des personnes trans dans leur cheminement personnel et social. Au Chili, le taux de suicide chez les jeunes trans est élevé. On vit en France une souffrance comparable. Même si les discriminations sont encore importantes et les attaques homophobes toujours d’actualité, je trouve que c’est une avancée formidable. Dès que j’ai commencé à m’intéresser à Bastian et à son histoire, je suis entrée dans un nouveau monde : celui de la diversité de genre et la diversité sexuelle. Cela m’a fait énormément grandir".
Il n'existe pas d'études précises sur le nombre de personnes trans en France, mais on estime qu'il y a , entre 15 000 et 20 000, peut-être 60 000 personnes trans. Cela représente donc entre 0,02 et 0,03 % de la population.
"Je suis un garçon", un film à voir le jeudi 23 mars 2023, à 22h50
Lauréat 2019 de l’appel à projets des documentaires latino-américains, initié par France 3 Occitanie, en partenariat avec Cinélatino et la région Occitanie, le film est une coproduction France Télévisions, les films de l’œil sauvage, Capicua Films & Minimum moderne.