Un groupe d'agresseurs a violemment frappé un individu avant de lui rouler dessus en scooter. Une jeune femme et un passant se sont interposés.
La scène dure quelques minutes. Dans une vidéo, tournée de nuit, on voit deux individus qui portent des coups à un jeune homme. La scène se déroule sur le pont Saint Pierre, côté place Saint Cyprien, à Toulouse, dans la nuit du vendredi au samedi 27 août 2022.
Projeté au sol et frappé à la tête
Un croche-pied projette la victime au sol. Après plusieurs coups à la tête, la personne agressée reste inanimée sur la chaussée.
Un des agresseurs se saisit alors d'un casque de moto qui se trouve à proximité du corps du jeune homme. Les deux délinquants montent ensuite sur une scooter et roulent sur leur victime.
Une jeune femme et un cycliste s'opposent aux agresseurs
Tout au long de l'agression, une jeune femme (en robe rouge sur les images) et des passants s'interposent physiquement. Un cycliste jette même son vélo sous les roues du scooter pour arrêter sa course.
Des images (volées) de vidéosurveillance ?
Les images de l'agression tournent sur les réseaux sociaux. Elles ont été publiées sur un compte Twitter. Après vérification, le lieu (quartier Saint-Pierre), la date (samedi 27 août) et l'heure ( approximativement 2 heures du matin) de la vidéo postée sur les réseaux sociaux ont été authentifiés. En revanche, sa provenance pose question. Il s'agit probablement d'images issues d'une caméra de vidéosurveillance de la ville de Toulouse. L'angle de vue (en contreplongée) ainsi que des indications sur la date et des références en blanc en haut des images accréditent l'hypothèse d'une vidéo réalisée à partir d'un écran de télésurveillance.
De telles images sont pourtant soumises à un régime juridique très précis. Elles ne peuvent, en aucun cas, être rendues publiques et elles sont visionnables uniquement par un officier de policier judiciaire (OPJ) dans le cadre d'une enquête judiciaire. Le fait de diffuser des images de vidéosurveillance est une infraction.
Si la vidéo de l'agression est "tirée" du système de vidéoprotection de la mairie de Toulouse cela signifie que la "fuite" provient directement du Centre d'information et de commandement de la police municipale. Un centre qui gère, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, le flux des images des 450 caméras installées dans la ville de Toulouse.
L'origine des images est occultée par leur force. Depuis leur mise en ligne, les commentaires et les réactions se multiplient. Y compris sur le terrain politique.
Emilion Esnault, adjoint au Maire en charge de la sécurité, condamne fermement ces actes de violences inacceptables, ainsi que la circulation de ces images profondément choquantes sur les réseaux sociaux. Il a demandé l'ouverture d'une enquête administrative afin d'identifier l’origine de la diffusion de cette vidéo.
S'agissant des suites judiciaires de l'agression, une enquête est ouverte. Les auteurs des faits n'ont toujours pas été retrouvés.