Depuis début février, les habitants ont pris place dans leurs appartements de la résidence aux "Quatre vents" située dans l'écoquartier de la Cartoucherie à Toulouse. Quatre immeubles, 89 chambres, l'ampleur de cet habitat participatif est inédite dans l'hexagone.
Quatre immeubles de 4 à 9 étages habillés de briques et de bois, disposés autour d’une parcelle d’herbe où quelques arbres minutieusement alignés baignent de soleil. La résidence aux "Quatre vents", plus grand habitat participatif de France a été inaugurée fin juin à Toulouse.
Depuis la loi ALUR promulguée en 2014, venue définir juridiquement l'habitat participatif, les projets se multiplient. Pour la ville de Toulouse, la formule séduit car "ce programme rassemble des citoyens" qui, ensemble, "ont imaginé leur lieu de vie dans le but d'en réduire les charges mais également dans le souci de l'adapter en fonction des attentes et des valeurs qu'ils partagent".
Que les gens soient acteurs de leur cadre de vie
Les fruits de la réflexion collective toulousaine ont conduit à l'élaboration de 89 logements, situés dans l'écoquartier de la Cartoucherie. Ils offrent à leurs habitants plusieurs espaces partagés, parmi lesquels une salle polyvalente de 125 mètres carrés, un espace bricolage, des buanderies, un jardin partagé, une cuisine et même une salle de musique et un atelier créatif de 15 m2. "On paye une trentaine d'euros par mois pour tous ces espaces collectifs. Et dans 20 ans c'est à nous", s'enthousiasmait Véronique Coutagny, une locataire, auprès de l'AFP il y a quelques mois.
Cet enthousiasme ravit Jean-Paul Coltat, le directeur de l'office HLM toulousain, Groupe des Chalets, opérateur de cette nouvelle résidence, dont c'est déjà la troisième opération participative. "Notre objectif, c'est de faire que les gens soient acteurs de leur cadre de vie", soutenait-il. Pour lui, l'intérêt majeur de l'implication des habitants dès le début du programme réside dans la définition "d'une sorte de pacte social local" : "en construisant son projet d'habitation le groupe se construit et des solidarités se créaient".