Après l'annulation du 1er permis de construire du méga centre commercial de l'ouest toulousain et malgré l'annulation de l'autorisation de déplacer les espèces naturelles protégées sur le site, la mairie de Plaisance a lancé mercredi les travaux de construction de la future route d'accès
Val Tolosa, suite du feuilleton décennal...et début des travaux d'aménagement de la future route d'accès au méga centre commercial, rétrocédée par le conseil départemental à la commune de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne). Envoyés par la mairie de Plaisance-du-Touch, les premiers engins de chantiers sont arrivés mercredi matin sur le plateau de la Ménude, aussitôt très entourés, par les gendarmes...et par les opposants au projet de méga centre commercial.Ces derniers reprochent au maire de Plaisance-du-Touch de "vouloir aller plus vite que la justice" et "de mettre la population devant le fait accompli".
"Aujourd’hui, dénoncent-t-ils, la commune de Plaisance prend le risque d’engager des travaux de construction d’une nouvelle route qui n’est justifiée que par un projet d’intérêt strictement privé : servir d’accès au centre commercial Val Tolosa". Les opposants rappellent aussi que le premier permis de construire accordé à Val Tolosa a été annulé par la justice, tout comme l'autorisation de détruire et déplacer des espèces naturelles protégées sur le site.
L'enquête publique réalisée cet été sur le projet du centre commercial "a recueilli de très nombreux avis dont une majorité (55%) a exprimé très fortement l’opposition de la population à ce projet", argumente encore le Collectif Non à Val Tolosa. Lequel n'entend donc pas "laisser les intérêts privés détruire la nature de façon irrémédiable alors que la justice qui a été saisie ne s’est pas complètement prononcée".
Les opposants espèrent que la justice déclarera illégal le second permis de construire comme elle l’a fait pour le premier. Ils la verrait bien également annuler la seconde autorisation de destruction des espèces naturelles comme ce fut le cas pour la première.
En attendant que la justice se prononce, la mairie de Plaisance-du-Touch fait vrombir les moteurs des engins de chantier en estimant être dans son bon droit. "Nous sommes sur des terrains municipaux sur lesquels nous déplaçons des espèces protégées", explique-t-on au cabinet du maire. "Mais pour l'instant nous ne sommes que dans le cadre de l'aménagement de la future route d'accès, et même si ces travaux sont financés aux 2/3 par le promoteur de Val Tolosa Unibail, il ne s'agit que de la route d'accès", insiste-t-on encore. "Or, l'arrêté d'autorisation du déplacement des espèces protégées n'a pas été annulé en ce qui concerne la route d'accès", argumente-t-on.
Pas question pour la mairie de Plaisance-du-Touch d'attendre le résultat des recours engagés par les opposants. Même si les dix dernières années du feuilleton Val Tolosa ont montré que la construction d'un méga centre commercial dans l'ouest toulousain ne ressemble pas à un long fleuve juridique tranquille.