Après "peindre ou faire l'amour" en 2005, les frères Larrieu sont de retour au Festival de Cannes. Les deux cinéastes originaires de Lourdes, y présentent "Tralala" une comédie musicale tournée dans leur ville natale. En sélection officielle mais hors compétition, le film est projeté ce mardi soir.
Ils sont déjà allés à Cannes pour trois de leurs films, "La brèche de Roland" et "Le voyage aux Pyrénées" à la Quinzaine des Réalisateurs et "Peindre ou faire l'amour" en sélection officielle. Jean-Marie et Arnaud Larrieu, les plus pyrénéens des cinéastes français retrouvent la Croisette ce mardi soir avec "Tralala".
Tourné à Lourdes pendant la pandémie, ce film qui réunit Mathieu Amalric, Mélanie Thierry ou encore Josiane Balasko est leur première comédie musicale. Il est présenté ce mardi soir, hors compétition, dans le cadre des Séances de minuit du festival.
L'histoire d'un vagabond qui épouse la vie d'un autre
C'est l'histoire de Tralala, la quarantaine, un chanteur sans domicile dans les rues de Paris. Un jour, il rencontre une jeune femme qu'il prend pour la vierge et part à sa recherche à Lourdes. Là-bas, une sexagénaire croit reconnaître en lui son propre fils, disparu vingt ans plus tôt aux Etats-Unis. Tralala va choisir d’endosser ce rôle et se trouver un destin.
Pour jouer Tralala, les frères Larrieu avaient au départ pensé à Philippe Katerine. C'est finalement un fidèle de leur cinéma, Mathieu Amalric, qui incarne ce vagabond lunaire. A ses côtés, Mélanie Thierry, Maïwenn, Josiane Balasko ou encore le chanteur Bertrand Belin.
Philippe Katerine a composé la plupart des chansons interprétées par Tralala. Mais plusieurs chanteurs ont travaillé sur la bande originale du film : Etienne Daho, Dominique A, Bertrand Belin et Jeanne Cherhal, entre autres.
Retour au pays
Les deux cinéastes ont grandi à Lourdes et y avaient tourné deux court-métrages, "Bernard et les appartions" (1992) et "Madonna à Lourdes" (2001) mais il leur a fallu du temps pour envisager d'oser y tourner un long. "La comédie musicale a tout débloqué", expliquent-ils dans le dossier de présentation du film.
Jacques Demy a tourné dans des lieux de province forts, Rochefort et Cherbourg. Pour nous, Lourdes c’était naturel ! Aussi, nous étions prêts à revenir en assumant notre statut de cinéastes. Quand à 17 ans, on avait dit vouloir faire des films, notre hantise était d’être pris pour des mythomanes; on a mis du temps à se sentir prêts.
"Nous étions comme des « Demoiselles de Rochefort » qui reviendraient trente ans plus tard dans leur ville natale, après avoir « réussi » dans la capitale" complète son frère Arnaud.
Un film tourné pendant la pandémie
Tralala a été tourné en moins d'un mois, au coeur de l'été 2020, dans une cité mariale désertée à cause de la pandémie. "Lourdes à moitié confinée, en plein été, est devenu un décor de cinéma, presque un studio" explique Jean-Marie Larrieu. "À cause de la situation sanitaire, nous avions tout un quartier pour nous."
Un film intense, comme une urgence accélérée par la crise sanitaire.
Parfois, on tourne un film en pensant déjà au suivant. Mais cette fois, tout le monde était centré sur le moment à traverser. Nous étions portés par cette idée de comédie musicale et l’émotion qui se dégageait des chansons. Nous avons tourné en apnée, mais coûte que coûte, ce film-là, nous devions le faire.
Tralala sera projeté mardi en soirée passé minuit vers 00h15 au Festival de Cannes. Il sortira en salles le 6 octobre prochain.