A quelques jours de la COP 21, le Parc National des Pyrénées met en avant son action pour observer l'évolution du climat.
L'organisation en France de la COP 21 place le réchauffement climatique au centre de l'actualité. Au-delà de l'observation de phénomènes rapides et spectaculaires comme la disparition des glaciers, d'autres critères permettent de percevoir les effets de l'augmentation des températures. Le parc national des Pyrénées privilégie la mise en place ou l'accompagnement de suivis d'habitats ou d'espèces indicatrices du changement climatique.
Le suivi des oiseaux communs des milieux ouverts en altitude
Cette observation permet d'étudier l'évolution sur le long terme de l'abondance et du cortège des passereaux dans les habitats d'altitude.Le suivi des combes à neige
Quatre fois par an, aux mêmes dates, des observations sont réalisées pour connaître le degré de développement des espèces végétales qui fréquentent ces milieux. En parallèle, des capteurs enregistrent la durée d'enneigement et l'évolution des températures. Ces données pourront donner à long terme des éclairages sur l'évolution de la biodiversité. Le conservatoire botanique Midi Pyrénées réalise cette étude en vallée d'Ossau et près de Cauterets.L'observation des tourbières et des lacs d'altitude
Des carottages de tourbières et de sédiments lacustres permettent de caractériser l'état écologique actuel des lacs d'altitude et leur évolution au cours des temps. Datation au carbone 14, analyse des pollens, études des restes d'insectes aquatiques permettent de mieux connaître l'évolution des ces zones. Six lacs d'altitude font l'objet d'une observation particulière par le biais de mesures du taux d'oxygène, de la température, de la turbidité de l'eau, de son pH.
Le suivi des glaciers
Depuis 2001, l'association Moraine suit l'évolution de glaciers des Pyrénées françaises : Las Néous, les Oulettes de Gaube, le Petit Vignemale, Ossoue, Gabiétous et Taillon. "Les glaciers constituent un baromètre remarquable du réchauffement climatique" note Pierre René, glaciologue de l'association Moraine. Paramètre le plus représentatif des conditions atmosphériques, le volume ou plutôt la variation de volume est déterminée grâce à différentes investigations. Fin mai, le bilan de l'accumulation de neige est réalisé par sondages et carottages. A la fin de la période estivale, grâce à la mise en place préalable de repères : des balises d'ablation, la fonte est calculée. Par soustraction du bilan estival au bilan hivernal, la variation de volume, appelée bilan de masse est connue. "Depuis 14 ans, le bilan annuel du glacier d'Ossoue, le plus étudié de tous, n'a été qu'une seule fois légèrement positif. Ce glacier a perdu 60% de sa surface en 100 ans. Compte tenu des prévisions climatiques, ces glaciers sont voués à disparaître à l'horizon 2050." indique Pierre René.
Depuis 2012, le Parc national a défini un plan d'action afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et adapter le territoire au changement climatique pour réduire sa vulnérabilté.
Voyez le reportage de France 3 Midi-Pyrénées :