Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, s'est élevé mardi matin à Lourdes contre l'instrumentalisation de la crise des migrants par ceux qui flattent "les peurs et les égoïsmes".
Cent dix-huit évêques, soit la quasi-totalité de ceux qui sont en activité en métropole et outre-mer, sont réunis jusqu'à dimanche dans le grand sanctuaire marial pyrénéen pour débattre des affaires de l'Eglise en France et discuter de brûlants sujets d'actualité. Les suites du synode romain sur la famille, la très proche conférence de Paris sur le climat (COP21) et la crise migratoire européenne dominent l'ordre du jour.
Dans son discours d'ouverture de l'assemblée plénière des évêques dans l'hémicycle Sainte-Bernadette, l'archevêque de Marseille a longuement évoqué le drame des migrants et des réfugiés, qui "a pris depuis quelques mois une ampleur continentale" a-t-il souligné, avec plus de 218.000 traversées comptabilisées en Méditerranée en octobre, soit plus que sur toute l'année 2014.
"La question de la solidarité entre nos pays pour accueillir et accompagner ces frères et soeurs en humanité, qui fuient leurs terres natales et viennent chercher chez nous aide et fraternité, manifeste au grand jour nos peurs, nos égoïsmes, mais aussi nos générosités et nos prises de conscience", a souligné Mgr Pontier.
"Au-delà des solutions politiques dont les décisions nous échappent, nous savons l'importance de l'opinion publique, du tissu associatif, de l'engagement de chacun à son niveau. C'est un problème profondément humain que certains malheureusement ne manquent pas d'instrumentaliser en flattant les peurs et les égoïsmes", a poursuivi le président de la conférence épiscopale sans citer de noms ou de mouvements sur l'échiquier partisan.
Sur un ton dans la ligne de celui du pape François, Mgr Pontier a lancé : "On se demande souven t: que va-t-il nous arriver, à nous et à notre pays, si nous accueillons ceux qui même parfois, pour effrayer davantage, sont qualifiés de horde envahissante ? Tout homme et les chrétiens en particulier, à la suite de celui qui a dit à la fin de la parabole (du bon samaritain, NDLR) "Va et fais de même", sont invités à se poser la véritable question, celle qui s'impose à notre conscience: que va-t-il leur arriver si nous ne les accueillons pas ?"