En ballotage favorable, Thierry Lavit (Divers-divers) affronte une liste divers droite et centre, née d'une fusion de quatre listes. Son adversaire Sylvain Peretto ayant refusé de débattre sur notre antenne, Thierry Lavit était l'invité de France 3 Occitanie, mercredi 24 juin. Replay.
Ainsi, Josette Bourdeu, première femme maire de Lourdes, n'aura fait qu'un seul mandat. Candidate à sa réélection, l'élue PRG sortante est arrivée en troisième position, à l'issue du premier tour des élections municipales, avec 15,16 %.
Qualifiée pour le second tour, Josette Bourdeu a finalement renoncé le 2 juin dernier, évoquant un "contexte encore très flou peu favorable au débat démocratique". Certains y verront la reconnaissance du désaveu infligé à la maire sortante.
C'est donc un ancien conseiller municipal de la cité mariale, Thierry Lavit, qui, à la tête d'une liste sans étiquette, classée divers divers (même si Thierry Lavit a autrefois reçu le compagnonnage du PRG), est arrivé en tête de ce premier tour, avec 29,90 % des suffrages. Devant le candidat Les Républicains Sylvain Peretto dont la liste obtient 23 % des voix. Et devant la liste du divers centre Bruno Vinualès, soutenue par LREM, et qui a obtenu quant à elle 12,67 % des voix.
Quatre listes fusionnées
Avec le retrait de Josette Bourdeu, les électeurs lourdais auraient pu avoir à faire à une triangulaire, au second tour des élections municipales qui aura lieu le 28 juin prochain mais quatre listes ont finalement fusionné pour faire face à Thierry Lavit. La liste de Stéphanie Lacoste (qui n'a pas été qualifiée mais a recueilli 9,58 % des voix au premier tour), celle d'Anjelika Omnes (5,17 %) ainsi que la liste de Bruno Vinualès ont fusionné avec celle de Sylvain Peretto. Une alliance que leur concurrent a qualifié de "coalition de dernière minute, contre-nature et valeurs".
Un cumul des voix de ces quatre listes pourrait pourtant jouer en sa défaveur mais Thierry Lavit peut lui aussi escompter un certain report sur son nom et surtout une meilleure participation. Le 15 mars dernier, 52,24 % des électeurs lourdais se sont exprimés contre 66,21 % en 2014.
Lourdes va-t-elle re-basculer à droite ? Josette Bourdeu avait ravi la mairie à cette dernière, alors que la cité mariale est à droite depuis 1989. Mathématiquement, la liste de Sylvain Peretto peut arriver en tête mais le rapprochement de quatre ex-candidats qui se sont pourtant opposés vigoureusement lors de la campagne du premier tour et dont certains membres se sont désolidarisés de l'ancienne majorité municipale pourrait aussi semer le doute dans l'esprit des électeurs lourdais, quant à la solidité de ces alliances. Le scrutin de dimanche 28 juin en tout cas reste ouvert.
Les candidats en débat sur France 3 Occitanie
Les deux candidats en lice pour ce second tour des élections municipales à Lourdes ont été invités à débattre sur notre antenne ce mercredi 24 juin, à partir de 18 heures. Le candidat LR Sylvain Peretto a décliné cette invitation et indiqué que "s’agissant du débat politique, c’est plutôt une surenchère d’étalage de compétences et d’expériences sur un mode sur-joué souvent dans l’affrontement pour essayer d’affaiblir, de déstabiliser. Ce n’est pas ma culture et je préfère le dialogue constructif plutôt que l’arène et les feux de la rampe".
Thierry Lavit était donc seul, interrogé par deux journalistes pour une émission de dix minutes axée sur l’impact économique de la crise sanitaire sur la cité mariale, le 4ème lieu de pèlerinage au monde en terme de fréquentation.
Si Thierry Lavit reconnaît que le modèle économique lourdais est « obsolète », il se refuse à parler de péril. « La crise sanitaire a mis en lumière une crise déjà en place », a-t-il notamment déclaré. « Il faut tout mettre en œuvre pour combattre la crise économique. Lourdes restera toujours une marque mondiale. 80 à 90 % de l’économie lourdaise dépend du tourisme, il faut réinventer le modèle ». Moins de visiteurs, des séjours moins longs, auxquels s’ajoutent la disparition des trains de nuit et un manque d’attractivité : d’année en année, le constat est celui-ci. « Nous n’avons pas anticipé la diversification de notre offre », explique le candidat, qui propose de faire fi des clivages et de créer un Triumvirat, une sorte d’ union sacrée, Ville-Sanctuaire-Acteurs socio-professionnels pour « un contrat de confiance, de sincérité et de réciprocité ».
Interrogé par Régis Cothias sur l’alliance de ses ex-adversaires, désormais unis derrière Sylvain Peretto, et la question de savoir si cette nouvelle liste ne représente pas cette « union sacrée », Thierry Lavit a expliqué qu’il s’agissait là pour lui d’un « assemblage plutôt qu’un rassemblement ». « Comment voulez-vous réunir quatre programmes, dont on a bien vu les différences ? », a-t-il demandé. Avant de conclure que le programme qu’il défend est celui de l’action.
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Une économie mise à mal
Deuxième ville du département des Hautes-Pyrénées, avec ses 13 389 habitants, Lourdes appuie son économie sur deux secteurs : le commerce et l'industrie et bien sûr l'hôtellerie et le tourisme. Le sanctuaire de Lourdes en effet en fait la deuxième ville hôtelière de France, après Paris. Lourdes accueille chaque année plus de 5 millions de visiteurs.
Mais la crise financière de 2008, à laquelle s'ajoutent deux épisodes d'inondations ont fragilisé l'économie lourdaise. Et la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus a entraîné, pour la première fois de son histoire, la fermeture du sanctuaire, privé de visiteurs pendant plus de deux mois.
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