C’est dans les Hautes-Pyrénées, à Gavarnie, que nous retrouvons Sophie Jovillard, en compagnie de Céline Bonnal, professeure et autrice de plusieurs ouvrages dédiés aux guides pyrénéens. Nous avons rendez-vous sur le plateau de Saugué à 1610 m d’altitude. Un endroit accessible et idéal pour admirer le cirque de Gavarnie et les sommets environnants. Un lieu où l’esprit du pyrénéisme plane encore.
Au cœur du Parc National des Pyrénées, le cirque de Gavarnie est regroupé avec le parc espagnol du Monté Perdido. L’appellation "Pyrénées-Mont perdu" est un territoire transfrontalier, d’une superficie de 30 639 ha, classé Unesco depuis 1997 : "Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’ici, on ne raisonne pas en frontière (…), qui n’est finalement que géologique. Il y a un lien important entre la France et l’Espagne" précise Céline Bonnal à Sophie. Il faut savoir que pour permettre le commerce de part et d’autre des Pyrénées, les premiers passages existent entre les deux pays, depuis le Moyen Âge. "Il fallait survivre" raconte l’écrivaine, malgré le danger de s’aventurer dans les hautes montagnes.
Les débuts du Pyrénéisme
Conceptualisé en XIXème siècle par l’historiographe Henri Béraldi, l’idéal du pyrénéisme est défini par l’homme de lettres et de recherche comme "marcher, grimper, sentir et écrire". Même s’il est bien entendu possible d’être pyrénéiste de haut-niveau sans forcément laisser de trace … écrite. Le Pyrénéisme n’est-il pas avant tout une affaire de passion ? Le terme a suscité de vigoureux débats.
Nombreux sont ceux ouvrent la voie : certes des aventuriers, mais aussi botanistes, scientifiques, artistes, bergers, etc. Tous des montagnards dans l’âme. Et des hommes qui, depuis le XVIème siècle, ont fait de Gavarnie, le berceau du Pyrénéisme.
Les premiers des pyrénéistes sont des savants qui parcourent la montagne pour étudier la flore ou les structures comme par exemple le botaniste Philippe Picot de Lapeyrouse ou encore le géologue Pierre-Bernard Palassou. Ils sont aussi ceux qui vont donner une image romantique de la montagne comme Victor Hugo qui viendra faire en 1843 son "Voyage aux Pyrénées". Il y a le comte Henry Russel, écrivain et inventeur du pyrénéisme d’exploration, surnommé "le pape du pyrénéisme". "Ce sont des messieurs qui ont une certaine aisance sociale. Des Bordelais qui vont pouvoir engager des guides. Souvent des aristocrates" raconte Céline Bonnal à Sophie. Il y a aussi ceux qui, comme Henri Brulle "vont aimer le pyrénéisme de difficultés". Accompagné notamment du guide Célestin Passet, il va vouloir faire des premières très engagées "Des choses qui n’ont jamais été faites auparavant. De l’alpinisme, finalement" poursuit notre écrivaine.
A la mémoire des guides de haute montagne
En 1844, le Duc de Montpensier, fils du roi Louis-Philippe, de passage à Gavarnie, loge dans la maison du guide Henri Lacoste. Celui-ci lui fait découvrir son coin de montagne. Pour le remercier l’aristocrate lui facilite l’accès à un terrain pour un Louis d’or symbolique. Le guide construit alors une laiterie, puis une auberge, devenue la célèbre hôtellerie du cirque où ont séjourné les plus grands pyrénéistes.
Olivier Vergez, gérant, est la 7ème génération de sa famille à tenir l’établissement. Il vient de le rénover, à l’exception d’une pièce qu’il a laissée dans son jus : la salle des guides. Nous pénétrons à l’intérieur. L’esprit de la montagne y est toujours présent.
Au milieu de la pièce, la table sur laquelle se restauraient les guides est toujours là. A l’époque, les guides de haute-montagne ne partageaient pas leurs repas avec leurs clients. Sur les murs, des écrits, témoignages, signatures, photos, objets divers et variés, attirent notre attention. Un vrai livre d’or à disposition.
Céline Bonnal dédie son travail d’écriture aux guides. Ils sont la mémoire historique de la montagne d'autrefois. Malgré tout un peu oubliés de cette aventure pyrénéenne, c'est leur histoire que Céline raconte dans ses livres.
Son ouvrage "Les guides de Gavarnie et de la vallée de Barèges" publié aux éditions MonHélios, lui a demandé 4 ans pour recenser plus de 200 guides de montagne depuis le XVIIIème siècle. Un travail de longue haleine nourrit grâce à l’aide précieuse des descendants de guides de haute montagne, comme Maryse, arrière-petite-fille du réputé Henri Passet.
"Ô la belle vie : Gavarnie, le pyrénéisme en héritage". A voir le dimanche 13 novembre 2022, à 12h55. Emission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Flo Laval. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle Productions.
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