Elles sont présentées comme "les meilleures images de Mars jamais prises depuis la Terre". Entre le 8 octobre et le 1er novembre, l'observatoire du Pic du Midi a enregistré la Planète rouge et en a obtenu une carte globale en 3D et en haute résolution. Un spectacle extraordinaire.
"En carte globale personne n'a jamais fait mieux au sol". Il y a de la fierté lorsque Jean-Louis Dauvergne évoque les dernières images de Mars prisent depuis l'observatoire du Pic du Midi. Un travail réalisé entre le 8 octobre et le 1er novembre à l'aide d'un télescope d'un mètre.
Un télescope de plus de 50 ans
L'instrument d'observation n'est pourtant pas tout neuf. Financé en 1963 par la Nasa, ce télescope avait pour première vocation de réaliser un atlas de la Lune en 1963, destiné aux missions Apollo. "Cela prouve que dans le domaine visible il est toujours aussi efficace, souligne l'astronome amateur et journaliste scientifique pour la revue Ciel et Espace. Après cela a trait également à la qualité du site. Au Pic du Midi, nous sommes plutôt gâtés".La meilleure période pour réaliser ce travail aurait été, il y deux ans, lorsque Mars était au plus proche de la Terre. Mais une tempête sur l'ensemble de la Planète rouge avait rendu la chose impossible.
Des Téra octets de données
Après plusieurs semaines d'efforts, cette vue globale est au final un peu "une cerise sur le gâteau". "Il n'y a pas d'exploitation scientifique de cette image. Elle va permettre d'illustrer prochainement un article à paraître dans le magazine Nature. Mais, il y a un côté un peu paradoxal au sujet de la surveillance de Mars. Actuellement il y a deux rovers sur la surface de la planète, plusieurs sondes en orbite mais aucune vue globale qui peut renseigner sur les différentes tempêtes, sur la météo ou l'évolution des pôles. Cela démontre qu'il reste de la science à faire à partir de la terre ".Jean-Louis Duvergne a passé 30 heures à traiter des Téra octets d'informations obtenues durant cette observation, des vidéos à 100 images par seconde, qu'il a fallu harmoniser, en "calant notamment des gabarits" afin d'obtenir cette carte, même si les conditions atmosphériques n'ont pas permis d'offrir des clichés toujours nets. Une façon malgré cette vision superbe de garder encore un peu les pieds sur terre.