L'intelligence artificielle permet d'évaluer l'état des routes dans les Hautes-Pyrénées, un gain de temps et d'efficacité

Depuis 2019, les agents du département des Hautes-Pyrénées sont dotés d'une application qui récolte en temps réel des données sur l'état de la route. Résultat : gain de temps et d'argent.

Sur le tableau de bord de Romain Lerbey, le téléphone portable installé ne sert pas de GPS. Sur les chemins des Hautes-Pyrénées, cet agent du département connaît parfaitement les routes. Mais pas toujours leur état. Alors dans son téléphone, une intelligence artificielle permet de récolter en temps réel des données sur l'état de la chaussée. Qu'il s'agisse d'une fissure ou d'un nid de poule par exemple.

"À l'oeil nu, je ne le verrai pas"

"C'est de la reconnaissance d'images, il n'y a pas d'interprétations de l'opérateur en fonction de sa sensibilité, détaille Romain, technicien des routes pour le département. Une fissure par exemple moi en roulant à l'oeil nu je ne la verrai pas alors que cette détection d'image tous les dix mètres va permettre de la localiser, de la reconnaître et de l'identifier".

Pour les agents, qui sont aujourd'hui les seuls à utiliser cette application, le gain de temps est saisissant. "On peut parcourir de nombreux kilomètres dans la journée sans être focalisés sur cette tâche, poursuit l'employé. En allant d'un rendez-vous à un autre, on peut utiliser cette application et collecter de la donnée qui sera analysée ensuite". Dans les faits, le travail de collecte d'informations se fait donc... tout seul.

10 fois plus de routes inspectées chaque année

Du côté du conseil départemental, on affirme que cette application a déjà permis de gagner en efficacité concernant la réfection des routes. "Il y a quelques années, on n'était pas capables d'inspecter plus de 300 kilomètres par an, nous explique Franck Bouchaud, directeur des routes pour les Hautes-Pyrénées. "Avec le système que l'on met en place,on peut inspecter chaque année 3000 kilomètres. On peut donc voir en permanence si le réseau évolue tel qu'on l'avait imaginé. Cela nous permet de reprioriser si nécessaire et d'avancer dans le temps une section que l'on avait prévu deux ou trois ans plus tard". 

5 % de route doivent faire l'objet de réfection chaque année

Chaque année, le département investit douze millions d'euros pour le renouvellement des couches de roulement, la partie supérieure de la route. Cette somme permet la réfection de 200 kilomètres de route par année. 

"Avec le même budget, on est capables aujourd'hui de faire plus qu'il y a quelques années, poursuit-il. On faisait une centaine de chantiers par an, parce qu'on venait réparer ponctuellement les sections qui avaient des désordes. On a changé notre façon de faire (...) ce qui nous permet de faire deux fois moins de chantiers, d'une longueur plus importante, de sections plus homogènes, avec moins de gênes à l'usager et donc un gain économique". Sur le long terme, ces économies pourraient grimper. 

Encore des limites...

Toutefois, un tel système connaît aussi ses limites. Ce logiciel fonctionne uniquement avec une météo clémente. De plus, il lui est encore impossible de distinguer des dégradations non enregistrées dans son serveur. Pas question donc de ne se fier qu'à lui pour espérer améliorer l'état des routes.

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