L'évêque de Tarbes-Lourdes (Hautes-Pyrénées) a annoncé mardi 2 juillet 2024 dans un communiqué que des mosaïques du sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes réalisées par un prêtre slovène accusé d'agressions sexuelles ne seraient "plus mises en valeur". Une solution provisoire pour répondre à la polémique.
"J'ai décidé que ces mosaïques ne seraient plus mises en valeur comme elles l'étaient jusqu'à présent par les jeux de lumière lors de la procession mariale qui rassemble les pèlerins chaque soir", a expliqué Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes Lourdes. Il précise dans un communiqué, daté du mardi 2 juillet, qu'il s'agit là d’un "premier pas".
Mosaïques de Marko Rupnik à Lourdes, communiqué de Mgr Jean-Marc Micas, évêque de Tarbes et Lourdes.https://t.co/rrothhjdrr
— Sanctuaire Notre-Dame de Lourdes (@lourdes_france) July 2, 2024
Au cœur de la polémique, des mosaïques donc. Elles sont l'œuvre du père Marko Rupnik, un théologien et mosaïste de renommée mondiale. Mais le prêtre est accusé de violences psychologiques et sexuelles sur au moins une vingtaine de femmes pendant près de 30 ans.
Déclaration des victimes de #Rupnik suite à la décision de Mgr Micas évêque de @lourdes_france concernant les mosaïques. pic.twitter.com/6gI8omTK8S
— Natalia Trouiller (@ntrouiller) July 3, 2024
Des faits commis au sein de la communauté qu'il dirigeait à Ljubljana en Slovénie. Une communauté aujourd'hui dissoute.
🔴Mosaïques de #Rupnik : Mgr Micas, évêque de Tarbes et #Lourdes, confie sa conviction personnelle : « il faut les enlever ». @lourdes_france
— KTOTV (@KTOTV) July 3, 2024
👉Entretien exclusif à la tv sur https://t.co/Vap2UOFl6c
Avec @pdesaintpierre pic.twitter.com/TQDGq7OTgC
5 femmes dénoncent des violences sexuelles
Cinq femmes accusent cet influent prêtre et artiste slovène d'agressions sexuelles qui auraient été commises au début des années 1990. Elles ont demandé fin juin à l'Eglise catholique le retrait de ses œuvres exposées dans des lieux de culte, à Lourdes, mais aussi Fatima, Damas, Washington et jusqu'au Vatican.
Cinq femmes qui disent avoir été agressées par M. Rupnik envoient des lettres aux évêques catholiques pour leur demander de retirer ses mosaïques de leurs églises, affirmant que leur exposition dans les lieux de culte était inappropriée et traumatisante.https://t.co/GokPAGysAY
— Rubans contre l'oubli (@ContreLoubli) July 2, 2024
Une solution provisoire
Depuis novembre 2023, une commission travaille à apporter une solution à cette question épineuse pour l'évêché de Tarbes-Lourdes.
Dans son communiqué, l'évêque précise toutefois que selon lui:
Il serait préférable de déposer ces mosaïques
Mgr Micas, évêque de Tarbes-Lourdes
Retirer ces œuvres serait selon lui, une manière de garantir que le sanctuaire de Lourdes peut accueillir "tout le monde, et tout particulièrement ceux qui souffrent ; parmi eux les personnes victimes d'abus et d'agressions sexuelles, enfants et adultes." Mais, selon lui, "cette option ne rassemble pas largement. Elle rencontre même une véritable opposition chez certains" et "aujourd'hui, la meilleure décision à prendre n'est pas encore mûre".
"Je continuerai donc à travailler plus encore avec des personnes victimes, pour discerner ce qu'il conviendra de faire, ici à Lourdes, pour honorer l'exigence absolue de consolation et de réparation", poursuit Mgr Micas.
L'Ordre des Jésuites, dont est issu le pape François, a exclu Marko Rupnik en juin 2023.