Trois ans après les inondations de juin 2013, le ministre de l’Aménagement du Territoire, Jean-Michel Baylet était en visite jeudi dans trois communes des Hautes-Pyrénées. L'occasion de faire le point sur la reconstruction des communes sinistrées.
Une journée en pays Toy. Jeudi 28 juillet, le ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ruralité et des Collectivités Territoriales, Jean-Michel Baylet est venu dans trois communes des Hautes-Pyrénées : Viella, Luz-Saint-Sauveur et Barèges.Ce périple a été l’occasion d’inaugurer une Maison de service au public, un site permettant (pour la première fois en France) à quatre opérateurs téléphoniques d’exploiter une même antenne de diffusion de l’internet mobile. Mais la visite ministérielle de Jean-Michel Baylet a également permis de faire un bilan sur la reconstruction des communes frappées par les inondations de 2013.
18 juin 2013 - 28 juillet 2016. Trois ans et un mois après la dévastation, les indemnisations et les reconstructions sont quasiment achevées. Le 18 juin 2016, une crue torrentielle frappe la vallée du Bastan. Une soixantaine de lieux (communes et hameaux) sont touchés. La Batsus et Barèges sont totalement dévastés. Routes coupées et chaussée éventrée. Camping et maisons détruits. Eau et électricité coupées.
Jean-Michel Baylet a choisi Barèges pour déclarer : « Tous les équipements, ça a été financé à 80% ». L’enveloppe représente 12 millions d’euros pour sécuriser le cours du Bastan et éviter que le torrent de montagne ne se transforme une nouvelle fois en une vague dévastatrice. Sur la seule commune de Barèges, il faut ajouter 5 millions d’euros pour les bâtiments et les routes.
Le président (PRG) du département (présent lors de la visite ministérielle) confirme. Michel Pelieu parle d’une « aide significative » de l’État et rappelle que, s’agissant uniquement des routes, la crue de 2013 a coûté 30 millions d’euros au département des Hautes-Pyrénées.
Néanmoins, malgré l’aide et le soutien de l’État, les plaies ne sont pas complètement pansées. Des travaux sont toujours en cours. Trois ans après le sinistre, des passerelles sont encore en chantier. Des passerelles qui permettent notamment à des agriculteurs d’accéder à leur parcelle en traversant le Bastan.
Comme toujours, c’est le financement qui pose encore problème. L’État a été au rendez-vous. Dans la vallée du Bastan comme sur l’autre versant de la crue de 2013, en Haute-Garonne et les communes du Comminges, c’est la part restante qui coince. 80% du financement est assuré par l’État, comme le souligne Jean-Michel Baylet. Mais les 20% restants sont (en partie) sur le dos des communes. Et c’est un vrai problème. Barèges a perdu son poumon économique avec la destruction de son camping et retrouve (enfin) sa vocation touristique. Les caisses sont vides et l’argent municipal ne coule pas à flots. Même chose dans les soixante autres sites haut-pyrénéens touchés par la crue. Des petites communes. Des budgets municipaux à sec.
À ces questions financières s’ajoute une difficulté pratique. Le manque de ressources humaines pour monter des dossiers souvent très complexes. Les communes ont du mal à financer, mais elles ont également du mal à exploiter une ressource essentielle : les aides départementales, régionales ou européennes.
Un vieux dicton dit : « Un toy ne craint que Dieu, le tonnerre et l’avalanche ». Les habitants de Barèges comme des autres communes de la vallée du Bastan, peuvent ajouter un autre « péril » qui va rester longtemps dans les mémoires : l’eau.
En vidéo, le reportage de Régis Cothias et Jean-Yves Bascands :