Du 18 au 25 septembre, l'office du tourisme et la Maison du cœur de ville d’Agde accueillent un festival en hommage à la culture tsigane. Des débats, des conférences, des concerts sont organisés par des gitans du quartier pour inviter à découvrir leur histoire et leurs traditions.
Un salut pour chacun, des gestes rapides : Thierry Patrac est, ce vendredi 17 septembre, dans l’effervescence des grands jours. Depuis ce week-end se tient le festival "A la rencontre – Tsiganes". Cet événement est un peu le bébé de ce natif d’Agde qui aurait mis un an pour monter le projet à l’office du tourisme. Jusqu’au 25 septembre, il rassemble des écrivains, des sociologues, des comédiens, des poètes, un slameur… Une invitation aussi à briser les préjugés.
Si vous venez cette semaine, vous allez rencontrer des gitans qui vont faire des débats, des rencontres, qui sont allés à l’école… Des intellectuels, c’est ça aussi ! Attention, il ne faut pas tout mélanger ! Il y en a de très bons en France, et vous allez apprendre beaucoup de choses.
Les intervenants sont gitans, roms, sinté, yéniches ou manouches. C’est le cas de Joseph Stimbach, écrivain et poète qui a "toujours défendu l’âme tsigane". "Cette façon de bouger, cette façon d’aimer, cette façon de dire les gens, liste-t-il. Vous savez, il y a bien longtemps on était tous des nomades." Dans ses textes, qui sont lus sur scène par Maryse Alice Margaud, l’auteur évoque l’urgence à sauver cette culture, mais aussi la déportation dont le peuple a été victime pendant la Seconde guerre mondiale.
À l'étage de l'office du tourisme, toute la semaine sont exposées les clichés de Jeannette Grégori. Depuis sa rencontre avec une communauté manouche en 2009, la photographe rend hommage à ce peuple en portant un regard poétique sur des scènes de vie. "C’est à la fois un festival organisé par les Tsiganes, ce qui est rare, avec une dimension presque intellectuel qui est importante, se réjouit-elle. C’est ce qui me plaisait."
Faire connaître l’histoire millénaire, la langue et les traditions d’un peuple qui a quitté l’Inde au XIVe siècle : c’est l’objectif affiché par l’événement, qui s’appuie sur des membres de la communauté du centre-ville.
À Agde, les premiers gitans sont arrivés au début du XXe. Ils seraient aujourd'hui 1200 environ, qui vivent au cœur de la ville.