Trois agents de sécurité du village naturiste du Cap d'Agde dans l'Hérault ont été présentés au parquet de Béziers le 6 décembre 2023. Ils seront jugés pour des violences physiques, verbales et des propos à caractère raciste commis dans le centre naturiste, entre mai et septembre.
Trois agents de sécurité du village naturiste du Cap d'Agde, âgés respectivement de 22 ans, 24 ans et 60 ans le 6 décembre 2023, ont été présentés au parquet de Béziers à l'issue de leur garde à vue. Ils sont soupçonnés d'être les auteurs de violences commises au sein du centre naturiste, entre mai et le septembre 2023.
" Négro" et "sale pédé"
Le 27 mai 2023, Marcos, un homme de 54 ans, avait été retrouvé nu à la sortie du village. Souffrant d'une importante fracture à la cheville, il avait bénéficié de 45 jours d'ITT. Le chef d'entreprise, homosexuel d’origine brésilienne, avait alors accusé le service sécurité de l’avoir agressé alors qu’il allait aux WC, en l’insultant et le traitant de "négro" et de "sale pédé".
Trois autres plaintes
L'homme de 22 ans, agent municipal de la commune d'Agde, également agent de gardiennage et responsable de la barrière aux accès réglementés du village naturiste, est visé par trois autres plaintes pour de graves violences, indique le parquet de Béziers dans un communiqué. Des violences qu'il a niées en garde à vue et devant les magistrats.
Contrôle judiciaire strict
Le jeune homme a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès fixé au 19 janvier 2024.
D’ici là, il a interdiction de se rendre au camp naturiste du Cap d'Agde, de fréquenter les deux autres agents mis en cause, d'entrer en relation avec les victimes, d'exercer toute profession en lien avec la sécurité et de porter une arme. Il devra également pointer au commissariat de police d’Agde une fois par semaine.
Deux autres agents soupçonnés
Il sera jugé avec les deux autres agents de sécurité, également placés sous contrôle judiciaire, pour les violences commises le 27 mai 2023 (45 jours d'ITT) avec les circonstances aggravantes d'avoir commis les faits en réunion et en raison de la race ou de l'ethnie de la victime. Ils risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement.
Menaces et intimidation
Le plus jeune d'entre eux est également poursuivi pour des violences par personne chargée d'une mission de service public commises les 27 juin, 3 et 9 septembre 2023 sur les trois autres victimes, ainsi que pour avoir proféré des menaces à l'encontre de l'une d’elles pour la dissuader de porter plainte.
Ce dernier a été condamné une seule fois par le passé, en 2023, pour une conduite en état alcoolique. Les deux autres agents ont un casier judiciaire vierge.