Trop de voitures. Trop de pollution. Face à ce constat, de nouvelles formes de déplacement plus doux et plus écologiques se développent. Ces mobilités émergentes sont au cœur d’un colloque organisé à Montpellier les 10 et 11 octobre 2019.
Mobilités émergentes, de quoi s'agit-il ?
Il s’agit des nouvelles pratiques de déplacement des personnes, dans un contexte marqué par l’avènement du numérique et de nombreuses innovations technologiques. Si le modèle de la voiture individuelle reste un idéal pour 60% des Français, les alternatives se développent, pour les trajets quotidiens notamment. En tête de ces pratiques d’après l’Observatoire des mobilités émergentes 2018, le covoiturage, le vélo, les cars longues distances, les VTC et la glisse urbaine.Les engins de déplacement personnel ont le vent en poupe
Dans la catégorie glisse urbaine, les Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM) sont sans doute ceux dont on parle le plus. Il s’agit principalement des trottinettes électriques, monoroues et autres gyropodes. Ces mini-véhicules monoplaces séduisent les utilisateurs pour leur orientation écologique et ludique.A ce jour, ces engins innovants n’appartiennent à aucune catégorie du code de la route, ce qui a pu poser quelques problèmes de cohabitation tant sur la chaussée que sur les trottoirs. Mais un décret réglementant leur circulation doit intervenir d’ici quelques semaines.
La vitesse de ces EDP devrait être bridée à 25km/h et la circulation, interdite sur les trottoirs.
Le vélo, une alternative de plus en plus crédible
Le vélo apparaît de plus en plus comme une alternative à la voiture pour les déplacements quotidiens, d’autant qu’il devient électrique. Mais il va falloir lui faire de la place.A Sète, par exemple, on expérimente depuis quelques jours le double sens cyclable. C’est-à-dire que les vélos peuvent désormais rouler à contresens dans certaines rues limitées à 30km/heure pour les voitures. Selon des études, le risque de collision est quasi nul car les usagers se voient et s’adaptent en conséquence. Mais pour l’instant, les principaux intéressés ne semblent pas rassurés.
"Arrivant de Paris et circulant à Sète, je me rends compte que les automobilistes n’ont pas cette habitude et ne s’attendent pas à se retrouver face des cyclistes. Pour l’instant, j’ai encore tendance à éviter de prendre les rues à contre sens," explique Agnès.
Comme c’est tout nouveau, il faut laisser le temps aux gens de s’adapter. Gaël
Autre exemple de partage de la route, plus surprenant encore : le Chaucidou (contraction de Chaussée pour les Circulations Douces), ou chaussée à voie centrale banalisée, est un concept qui nous vient de Suisse. A première vue, cela ressemble à une voie à sens unique. Sauf qu’elle est bidirectionnelle. Pour se croiser, les automobilistes n’ont d’autre choix que de se déporter sur les bandes cyclables, en vérifiant au préalable l’absence de cyclistes ou à défaut, en ralentissant.
Dans l’Hérault, deux portions existent déjà :
- sur la RD 113E4 entre Saint Mathieu de Tréviers et Saint-Jean-de-Cuculle
- sur la RD 112 entre Prades-le-Lez et Les Matelles.
- Une troisième portion est en cours de réalisation dans le secteur d’Aniane.
Et la voiture dans tout ça ?
Si la voiture n’a pas dit son dernier mot, l’usage au coup par coup selon ses besoins (covoiturage, autopartage, location entre particuliers, VTC) grignote du terrain sur la pleine propriété du véhicule. En 2018, près d’un Français sur trois a déjà expérimenté le covoiturage.A l’échelle du département de l’Hérault, 11 parkings de covoiturage sont actuellement disponibles et 7 nouvelles aires sont en projet.
Parallèlement, les expérimentations ne manquent pas.
Sur les territoires de Ganges et du Pic Saint Loup, c’est le Pack Hérault Mobilités Inclusives : des places de stationnement déjà existantes ont été identifiées sur des parkings sous exploités en semaine et viendront compléter le maillage de covoiturage, de manière plus fine, en zone rurale. Le dispositif devrait entrer en fonctionnement d’ici fin novembre.
Sur l’ensemble du département, le Rézo Pouce se met en place depuis un an. Il s’agit d’un système d’autostop sécurisé et organisé via une application mobile, qui met en relation des conducteurs et des auto-stoppeurs. Objectif : pallier le manque de transport public, notamment dans l’arrière pays.