INSOLITE. Déchets : des dromadaires sur la plage, cette initiative écolo au bord de la Méditerranée pour ramasser les poubelles

À Frontignan, dans l'Hérault, deux dromadaires collectent des déchets sur la plage, surprenant les vacanciers et sensibilisant au tri. Cette initiative vise à éduquer les enfants et les familles au respect de l'environnement.

Sous un soleil de plomb, deux dromadaires, Lili et Touareg, parcourent la plage de Frontignan (Hérault) avec des sacs accrochés sur le dos, à la recherche de déchets à récupérer auprès des vacanciers, surpris de croiser ces animaux loin des déserts africains.

“Le but”, explique Coralie Le Meur, cofondatrice de l'exploitation Dromasud et éleveuse de dromadaires, “c'est d'inciter les gens à rembarquer leurs déchets chez eux, ou de les jeter en sortie de plage vers les containers pour faire le tri. Les dromadaires attirent, ils jouent les médiateurs entre les humains et la nature”.

“Ça nous permet de prendre contact avec les enfants pour leur apprendre à trier. Quoi de mieux que les animaux pour nous apprendre à respecter cette nature ?”, poursuit la jeune femme de 28 ans, auprès de l'AFP.

Sensibiliser dès le plus jeune âge

Depuis 2023, pendant toutes les vacances d'été, une fois tous les 15 jours, à chaque fois le samedi, la mairie de Frontignan a ainsi fait le choix d'éveiller les touristes au respect de leur environnement, en faisant appel à cette entreprise locale et ses camélidés.

C'était une expérience folle au début.

Jean-Louis Molto, élu à la mairie de Frontignan.

"Faire marcher des dromadaires sur la plage, aller chercher des déchets. L'objectif est ludique : sensibiliser dès le plus jeune âge les enfants et les amener à trier leurs déchets”, explique Jean-Louis Molto, élu à la mairie de Frontignan, délégué aux espaces portuaires et balnéaires.

Samedi dernier, l'initiative a de nouveau rencontré un grand succès sur la plage. Touareg, un dromadaire mâle âgé de 16 ans, et Lili, une jeune femelle de quatre ans, attirent la curiosité des vacanciers, qui sont encouragés à déposer leurs déchets dans les sacs marqués du logo de la ville, accrochés sur les flancs des animaux. Ils se promènent sur cette plage tous les quinze jours.

Démarche lente et chaloupée

“Bonjour, avez-vous des déchets plastiques, emballages ?”, demande Coralie en tirant doucement le dromadaire vers elle, s'adressant à un petit groupe de personnes allongées sur leurs serviettes.

Luc Rivière, 64 ans, en maillot de bain et lunettes de soleil, n'en revient pas. Deux bouteilles vides à la main, à moitié rassuré, il vient les déposer dans un des sacs portés par Touareg, sans quitter l'animal du regard. “C'est épatant”, s'exclame-t-il.

Je me dis que ça peut motiver les gens à faire attention, les motiver à faire le nécessaire pour garder une plage propre.

Luc Rivière, 64 ans.

La démarche lente et chaloupée des deux dromadaires continue le long des sept kilomètres de la plage de Frontignan, aller-retour. Une promenade qui leur a pris plus de trois heures samedi, leur présence attirant l'attention des familles.

“Je n'en avais jamais vu !”, s'exclame une petite fille en maillot de bain rose. “Il ne sent pas bon”, commente une autre jeune vacancière en pouffant de rire.

Après leur passage sur la plage, Lili et Touareg se dirigent vers une rue parallèle, où se situent les poubelles de tri. Leurs sacs sont vidés et leur contenu réparti dans les conteneurs correspondants. Si le volume est important, le nombre exact de kilos ramassés est en cours d'étude auprès de la mairie.

Le dromadaire champion des économies

“Avant, nous avions des poubelles sur la plage”, raconte Jean-Louis Molto, l'élu frontignanais : “Mais une fois pleines, les gens déposaient leurs sacs de déchets à côté. Les goélands venaient les éclater et le vent ramenait le tout dans la mer. Il nous a donc semblé important de décaler ces poubelles (NDLR : sur la route de front de mer) en y ajoutant le tri sélectif”, explique l'élu.

Raccompagnés par leurs guides, à travers la ville, les deux dromadaires n'ont plus qu'à rentrer à pied vers leur ferme, satisfaits d'une journée “où tout le monde s'est senti utile”, explique leur propriétaire.

“Le dromadaire, c'est le champion des économies, des ressources”, insiste Cécile Le Meur, 55 ans, cofondatrice de la ferme Dromasud avec sa fille Coralie : “C'est un animal qui ne boit pas beaucoup, hyper adapté à la chaleur, qui sait parfaitement marcher dans le sable, et donc qui se prête quasiment de façon naturelle au ramassage des déchets sur la plage”.

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