Six ans après les inondations qui avaient coûté la vie à 4 personnes, la Cour de cassation vient de renvoyer en correctionnelle deux anciens maires de Lamalou-les-Bains pour "homicides" et "blessures volontaires".
Marcel Roques, maire centriste de 1989 et 2014 et Philippe Tailland, maire divers gauche à l'époque de la catastrophe se retrouvent donc définitivement renvoyés en correctionnelle après le rejet de leur pourvoi en cassation.
La décision en cassation est un rebondissement judiciaire supplémentaire dans ce dossier qui dure depuis sept ans.
En avril 2020 Marcel Roques, maire centriste de 1989 et 2014 et Philippe Tailland, maire divers gauche à l'époque de la catastrophe avaient bénéficié d'un non-lieu en avril 2020 ordonné par la juge d'instruction de la Cour d'appel de Montpellier. Elle avait estimé qu'il n'existait aucune charge suffisante à l'encontre des six personnes physiques mises en examen.
Le procureur de Béziers Raphaël Balland avait immédiatement fait appel de cette ordonnance de non-lieu afin que l'ensemble de la procédure fasse l'objet d'un nouvel examen par la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Montpellier. La Cour de cassation lui a donc donné raison.
4 touristes noyés par la crue du Bitoulet
Les faits remontent à cette terrible nuit d'inondation de septembre 2014. Un couple, mais aussi une femme et sa fille avaient été noyés par une vague soudaine. Ces quatre touristes séjournaient au camping municipal de Lamalou-les-Bains, au pied de l'Espinouse (1124 mètres), massif montagneux sur lequel se produisait alors un phénomène cévenol. Les pluies diluviennes avaient gonflé le Bitoulet, un affluent de l'Orb. La crue soudaine avait emporté des véhicules, des caravanes, des hébergements provisoires et des campeurs.
Surplombant d'environ 3 mètres le cours d'eau, la zone du drame avait été classée inondable en 1974, puis déclassée en 1982, date de la création du camping municipal, puis à nouveau déclarée inondable en 1989. Le Parquet avait donc mis en avant des "fautes caractérisées", soulignant "le défaut de déclenchement du plan de sauvegarde communal et d'évacuation du terrain de camping".
En août 2019, le Parquet de Béziers n'avait requis le renvoi devant le tribunal correctionnel que pour le maire de l'époque, Philippe Tailland. Cinq autres personnes mises en examen (deux employés de la station thermale, deux responsables municipaux et le prédécesseur de Philippe Tailland, Marcel Roques, maire de 1989 à 2014) avaient bénéficié d'un non-lieu.