Pendant près de quatre heures, debout, les poings serrés Gérald Seureau a expliqué qu'il ne savait rien. Comme s'il voulait gommer les viols, les coups, les violences barbares subies par Léa 17 ans la nuit de la Saint Sylvestre 2011.
185 coups et lésions. C'est le nombre de marques relevées sur le corps de la jeune lycéenne morte violée asphyxiée ce 1 er janvier 2011. Le silence était lourd à la fin de la journée lorsque le légiste décrit la scène. La tête de Léa tuméfiée a laissé son empreinte dans la terre sous la violence des coups. Les traces de six viols consécutifs ont été constatées.
Malgré l'horreur des faits Gérald Seureau ne se souvient plus de rien, il ne sait plus, il ne sait pas.
Et il répète ces mots à l'envie, comme un refrain s'exaspère le président de la Cour Henri Pons.
Le Gérald Seureau de 2014 n'a plus rien à voir avec le fan de musique métal paganiste, féru de mythologie viking, habillé en treillis qui rencontre Léa l'interne du Lycée Jean Monnet en 2011.
Il a consommé un litre de bière , cinq traits de speed et des antidépresseurs ce soir-là, quand il entreprend la jeune fille. "Un cocktail molotov" (ce sont ces mots). Il l'attire à l'extérieur pour poursuivre ce qu'il aurait tenté dans les toilettes avec Léa.
Le cocktail va provoquer l'horreur selon l'accusé." Tout est de la faute de cette drogue" répète Seureau. Mais pendant quatre heures il contestera les violences sexuelles.Comme si il avait toujours été une victime, victime du harcèlement de ses camarades de classe, victime de ses rares employeurs, victime des amphétamines.
Me Collard a bien essayé de lui dire droit dans les yeux qu'il devait se départir du regard de sa mère qu'il consulte en permanence pendant l'audience pour enfin venir dire la vérité. "Nous on ne vous croit pas."criera-t-il. Son avocat essaiera de le convaincre de dire enfin les choses sans avoir peur.
Rien n'y fait.
Au premier rang une mère digne suit chaque étape de cette nouvelle épreuve. La maman de Léa. Elle, qui avec ses proches, aura attendu quatre ans pour assister à ce procès d'assises.
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Demain, la vingtaine de jeunes gens ayant participé au réveillon seront appelés à témoigner devant le tribunal.